Les 23 fauves retenus par Otto Pfister pour la 26ème coupe d’Afrique des nations de football ont, ce mercredi 16 janvier 2008 à Yaoundé, reçu l’onction des pouvoirs publics et communié avec leurs supporters.
Voir diaporama images ici
C’est la fête ! Il n’y a pas de mots plus justes pour décrire le spectacle qu’ont offert cet après-midi, les quadruples champions continental. Pas une place laissée libre au stade omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. C’est devenu un rituel. Avant de quitter le pays pour une compétition internationale, les Lions indomptables reçoivent l’onction des pouvoirs publics et la « bénédiction » populaire. Cette traditionnelle cérémonie pour la 26ème Can prévue du 20 janvier au 10 février prochain au Ghana aura donné l’occasion aux Camerounais très anxieux, de juger de la forme des 23 Lions qui ont mouiller le maillot, au cours d’un match de gala qui a failli tourner au pugilat entre les forces de maintien de l’ordre visiblement débordées et des centaines de spectateurs qui tenaient absolument à toucher leur héros du doigt, ou à avoir un autographe. Plus de peur que mal. L’affrontement n’aura fait que quelques blessés légers.
Trois buts partout à l’issue d’une rencontre moyenne de 90 minutes, les buteurs qui se nomment Samuel Eto’o Fils, Idrissou Mohammadou et Joël Epallé d’une part, et Joseph Désiré Job, Bertin Tomou et Alain Nkong d’autre part semblent avoir comblé les attentes de l’entraîneur sélectionneur. Otto Pfister se dit en effet « satisfait de la prestation » de ses poulains. Le technicien allemand, d’entrée, a aligné deux formations de type A et B. La première, pour les observateurs, constituée de probables titulaires : Idriss Carlos Kameni, Rigobert Song, André Bikey, Augustin Binya et Timothée Atouba en défense. Quatre hommes sont également alignés au milieu de terrain : Stéphane Mbia, Jean II Makoun, Géremi Njitap et Achille Emana. Et Samuel Eto’o et Idrissou Mohamadou animent la ligne d’attaque.
Le reste du groupe est reversé dans la formation « B ». Il s’agit notamment de Souleymanou Hamidou dans les buts, Alexandre Song Bong, Bill Tchato, Benoit Angbwa, Alain Nkong, Modeste M’Bami, Landry Nguemo, Paul Tchamba Essola, Bertin Tomou, et Joseph Désire Job. Même si les vingt-deux acteurs tenaient surtout à éviter des blessures de dernière minute, il y a néanmoins lien de décrier les nombreux déchets dans le jeu. L’équilibre défensif est précaire. Il n’existe pas beaucoup de discipline, de complémentarité et surtout de solidarité dans le jeu. Le replacement des joueurs du milieu de terrain n’est toujours pas le fort de l’équipe. Tout cela a conduit à faire supporter aux défenseurs le poids des rencontres.
De plus, avec un milieu de terrain sans créateur, et où les récupérateurs s’avèrent de piètres relanceurs, l’attaque camerounaise manque de relief. Il y a très peu d’actions construites et l’équipe s’en remet aux exploits individuels des attaquants ou alors aux balles arrêtées sur lesquelles tout peut arriver. Cette situation est confortée par une absence de remise en question des joueurs dont la plupart savent qu’ils sont d’indéboulonnables titulaires.
Le retard pris pour désigner un entraîneur et mettre sur pied un programme de préparation, ainsi que l’absence aux périodes Fifa, du 13 au 17 octobre et du 17 au 21 novembre et des 28 et 29 décembre, pourraient être préjudiciables au Cameroun. Le niveau sera des plus élevés en terre ghanéenne. Les Lions indomptables auront à affronter, au premier tour, les Pharaons d’Egypte, quintuples champions d’Afrique, la Zambie et les Faucons du désert du Soudan, deux autres adversaires coriaces.
Et en cas de qualification pour les quarts de finale, ils croiseront sur leur chemin, un autre mastodonte du football africain, issu de la poule D composée de l’Afrique du Sud, Tunisie, Sénégal et Angola. Les observateurs attendent, avec une curiosité accrue, la rentrée des Lions indomptables, le 22 janvier, contre les Pharaons d’Egypte. Le Premier ministre Inoni Ephraïm n’a pas manqué ce jour, de rappeler à Rigobert Song Bahanag et ses camardes que les 18 millions de Camerounais avaient grand espoir en eux. Comme quoi, aucune erreur ne leur sera pardonnée. D’ailleurs, ce mercredi après-midi devant près de 40 000 fans, le public a noté certaines prestations de joueurs pas toujours à la hauteur des attentes. Le coach a agit rapidement en renvoyant certains joueurs à l’équipe dite « B ». Ainsi, Bikey s’est vite fait remplacer par Alexandre Song plus mobile et efficace, Atouba a laissé sa place à Bill Tchato plus appliqué, Makon est remplacé par Nguemo, Mbia par Mbami et surtout Emana remplacé par un Epallé nettement plus mobile et percutant, ce que le public a d’ailleurs bien apprécié. Les déclarations de M. Otto Pfister à faire jouer la concurrence dans son groupe pourraient donc être l’une des solutions de la rédemption du Cameroun.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé