Samuel Eto’o titulaire et capitaine face à la France le 30 mai prochain en match amical, puis remplacé à la 9e, en hommage à son numéro de maillot et remettant le brassard à Stéphane Mbia avant sa sortie ? Ce serait une réelle forme de respect, une occasion idéale pour « célébrer » celui qui, à 35 ans cette année, aura presque tout donné au Cameroun. Oui, Samuel Eto’o le mérite bien.
Certains aimeraient bien revoir le meilleur buteur de l’histoire de la sélection nationale fanion de football du Cameroun, et de l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), jouer une dernière fois avec les Lions Indomptables avant de reprendre sa retraite internationale, une autre fois. Parce que sa carrière en sélection nationale, il a un peu été forcé d’y mettre un terme, après une Coupe du monde humiliante au Brésil (juin – juillet 2014) dont la plupart l’a accusé d’avoir été « la principale cause » de cet autre échec, alors qu’il n’avait disputé qu’un seul match, le premier du Cameroun face au Mexique (0-1). Oui, Samuel Eto’o savait qu’il était blessé, et certains ont le droit de se demander s’il était contraint de faire partie de l’effectif du sélectionneur national de l’époque, Volker Finke ? Oui, parce qu’après s’être brillamment qualifié au dernier tour contre la Tunisie, et après avoir imposé le nul à l’Allemagne en amical le 1er octobre (2-2), le Cameroun n’aurait pas ressemblé à grand-chose, sans son Samuel Eto’o.
Eto’o mérite bien une messe
Samuel Eto’o mérite donc mieux qu’une simple mise à l’écart. Il mérite bien une messe, une commémoration festive qui lui rende hommage, pour les services rendus à la nation du foot. Parce que l’histoire, elle, n’oubliera pas cet attaquant qui se fit remarquer de par son talent, à la Coupe du monde de France 1998, à 17 ans. D’aucuns peuvent à raison, lui reprocher de ne pas avoir été un très bon capitaine, au regard du bilan de la sélection durant ses quatre années de capitanat. Mais que voulez-vous, la nouvelle dynamique du football voudrait que ce ne soit pas toujours les rassembleurs qui doivent être capitaines de leurs sélections, mais les joueurs vedettes. Messi en Argentine, Ronaldo au Portugal, Neymar au Brésil et Ibrahimovic en Suède en sont la preuve. Mais eux, qu’ont-ils gagné avec leurs sélections respectives ?
Et oui, le gouvernement camerounais, les dirigeants du foot et les fans feraient mieux de ramener à la maison, cet « enfant » qui leur a rarement déçu…balle aux pieds. Cet « enfant » qui a réussi de par ses prouesses personnelles à graver définitivement son nom dans les annales, aux côtés de ceux qui ont fait le football du Cameroun, de l’Afrique et du monde.
Le dossier Camfoot
- Samuel Eto’o : une légende sans fin
- Eto’o, pour le meilleur et le pire
- Eto’o mérite-t-il un dernier baroud d’honneur ?
- Jean Paul Akono : « le peuple camerounais a trahi Eto’o »
- Stats : Samuel Eto’o en chiffres
Arthur Wandji