La situation conflictuelle que traverse la FECAFOOT met suffisamment à nu la mafia qui existe dans la gestion de cette insti- tution footballistique. Depuis plus d’une décennie, les dirigeants qui sont passés à la tête de cette institution n’ont quasiment pas été en harmonie avec l’État. Et la normalisation qui a conduit Tombi à Roko à la présidence de la FECAFOOT semblait être une aubaine pour le gouvernement de contribuer dans une certaine mesure à placer à sa tête un homme qui jouerait en faveur de l’Etat au détriment des autres candidats plus bavards et critiques.
Et Tombi à Roko remplissait ces conditions. C’est la raison pour laquelle il semble avoir bénéficié de l’appui du gouvernement. Et le communiqué radio-presse servi par le ministre des sports le 18 novembre dernier montre cette préférence. Bien plus, le gouvernement malgré l’annulation du processus électoral par la chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) du comité national olympique et sportif du Cameroun, a décidé de ne pas reprendre cette élection. Et la présence de Tombi à Roko lors du Match Cameroun-Niger en dit long là dessus. Dans une certaine mesure, cela est compréhensible car cette crise a duré deux longues années. Or, le Cameroun est sous pression des préparatifs des deux CAN.
De mon point de vue, tel que c’est parti, c’est un conflit qui pourrait ne jamais se terminer. Et vu sous cet angle, je pense que l’État a le devoir de mettre fin à cette interminable situation. Bien plus, une élection peu crédible à la FECAFOOT, vaut mieux qu’un comité de normalisation qui s’éternise.
Je pense que l’Etat a son calendrier à respecter. Et c’est de l’intérêt de tous les Camerounais que les deux CAN s’organisent dans de bonnes conditions. En plus, je crois que deux ans de conflit à la FECAFOOT, c’est trop. Il faut définitivement fermer cette page sombre mais constructive de la FECAFOOT. Et dire au revoir à ce conflit qui a contribué à ternir l’image de marque du Cameroun sur le plan international. Vu dans ce sens, la réaction du ministre Bidoung Mkpatt est salutaire.
Quelles que soient les voies de re- cours qu’entreprendront les contestataires de cette élection, il est très probable que l’État l’emporte. Et d’ail- leurs, on a vu Tombi à Roko serrer la main du chef de l’État lors de la finale de la coupe du Cameroun 2015 synonyme de sa reconnaissance d’une élection pourtant contestée. Dans tous les cas, les camerounais sont fatigués de voir l’image du Football camerounais écorchée par des rivalités au sein de la FECAFOOT. Mais la vérité est que seule la loi doit triompher.
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