Depuis quinze jours, les joueurs d’Amiens SC ne s’entraînent plus. Si Aurélien Chedjou a un programme de maintien qu’il suit, il avoue qu’il lui tarde que cette pandémie soit derrière nous. Le défenseur central nous a confié ce qu’est actuellement le quotidien d’un joueur professionnel, confronté à une situation inédite dans le monde du sport.
Le football s’est arrêté depuis quelques semaines. Pouvez-vous nous donner le déroulé des événements à Amiens ?
Ça s’est passé le vendredi qui a suivi notre dernier match à Marseille. Nous nous sommes entraînés durant la semaine, mais dès le mardi ou mercredi, on envisageait de disputer la rencontre à huis clos. Puis, on a commencé à envisager un report, qui a été confirmé le vendredi. Le club nous a alors donné le week-end de libre et on devait voir le lundi. Puis les mesures de confinement ont été plus drastiques (mesures expliquées par le premier ministre français le samedi, ndlr). Nous avons reçu un message du club, nous informant que les entraînements avaient été annulés. Ils nous ont demandé de garder les tenues. On nous a donné, en effet, des tenues que nous devions porter pour venir à l’entraînement en les portant depuis chez nous. On garde les tenues, mais on ne peut plus entrer dans le centre, selon les mesures gouvernementales.
Comment se passe alors la journée maintenant avec cette période d’arrêt forcé ?
Je me lève tard. Et après ma prière, je regarde mon téléphone. Parce que le préparateur physique envoie un programme personnalisé que je dois faire dans la journée. Nous avions encore la possibilité de courir dans la rue, même si on parle d’interdiction. Puisque je ne vis pas dans le centre-ville d’Amiens, j’ai la possibilité d’aller courir en forêt. Et là, j’ai commandé des machines, qui auraient dû m’être livrées lundi, mais avec les événements, cela a pris du retard. Pour pouvoir travailler à la maison. Je suis quand même passé au club prendre des appareils pour effectuer de la muscu et du renforcement musculaire. Donc, vous voyez, j’ai mon programme fait par le préparateur physique pour travailler à la maison et aux alentours. Avec un programme simple. Lever, petit déjeuner, séance. Ensuite, je peux lire, regarder la télévision, et je prends des nouvelles. De la famille, au Cameroun et de mon fils à Lille.
Et comment ça se passe au niveau du moral, quand on s’entraîne comme ça, sans date de retour envisagée ?
C’est effectivement au niveau moral que c’est le plus difficile. On fait tout ça, mais la reprise c’est pour quand ? Quand on revient de vacances, on travaille dur pour préparer la saison, mais on sait que ça va durer six semaines. Là, on ne sait pas quand tout ça va s’achever. Nous avons dans notre groupe Whatsapp des échanges, on parle de ce que la LFP, l’UEFA envisagent, comment on va faire pour terminer la saison.
Il faut garder la forme pour la reprise, mais puisqu’on ne sait pas quand on doit reprendre, c’est difficile, mais le côté professionnel reprend le dessus. En plus, moi, je suis tout seul. Mon meilleur ami, qui était avec moi, a dû partir pour retrouver sa famille. Ça fait donc 14 jours que je suis seul à la maison.
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Quel serait votre souhait ce soir ?
Que cette pandémie disparaisse. De ne pas laisser les médecins livrés à eux-mêmes. Nous devons respecter les consignes, pour qu’il y ait moins de contaminés et que les hôpitaux se vident. Que ça soit moins graves. Et Dieu que ça aille mieux, que chacun puisse retourner vaquer à ses occupations.