En championnat de France de National, l’Entente Sannois Saint-Gratien a fait match nul ce samedi à Romorantin (1-1). Toujours dans l’attente d’un premier succès cette saison, le club du Val d’Oise peut tout de même compter sur son attaquant Paul Alo’o Efoulou, qui en est le meilleur buteur avec 3 buts. Découverte.
Né au Cameroun le 12 novembre 1983 , Paul Alo’o Efoulou a débuté le football dans un club de la capitale Yaoundé, Asmy 1er. Après avoir contribué à l’accession en Division 1 de son équipe, il monte en Europe, comme nombre de ses compatriotes. Saison 2002/2003, son point de chute est la Belgique, à l’Excelsior de Mouscron. Cet attaquant de pointe, bon dribbleur, n’y reste qu’un an seulement avant d’effectuer ses débuts en championnat de France de National, au Racing 92. « J’ai marqué 17 buts au total avec cette équipe, c’est mon record » se souvient le jeune camerounais qui a même fait l’objet de quelques articles dans le journal Le Parisien.
Aujourd’hui à l’ESSG, où il a cotoyé il y a deux ans l’ex-international camerounais et responsable de l’association Footsolidaire Jean-Claude Mbvoumin, « Paulo » regrette le mauvais début de saison cette année, alors qu’il jouait il y a peu les premiers rôles en National, en ratant de peu la montée en Ligue 2. « Normal, à cette époque là, il y avait une équipe pour! Les gars qui étaient présents avaient l’expérience du National. Maintenant cette année, la préparation a été trop tardive. A St-Gratien, le groupe est très jeune, il manque de rigueur et de maturité. On joue souvent 20 à 25 minutes avec fougue, mais ça ne suffit pas pour aller chercher une victoire pour l’instant ». En Août, contre Angers à domicile, les joueurs de l’Entente sont seulement quinze sur la feuille de match, à cause d’un recrutement incomplet, des blessés et des suspendus.
Très actif, mais souvent seul devant, Alo’o s’est vu ainsi adjudger de nouveaux compères. Le club a finalement recruté deux nouveaux joueurs pour espèrer enfin gagner ne serait-ce qu’une rencontre et quitter la 20e place du classement. Pourtant, en début de saison, il fait de bons matches en réalisant notamment un doublé miraculeux contre Clermont. Il raconte: « nous étions menés 3-0. Je marque deux buts qui nous font revenir à 3-3. C’était un beau challenge. Je vais continuer à bosser pour améliorer mon capital-but.» Le match suivant, Alo’o marque de nouveau à Boulogne sur Mer, d’une volée de pure beauté! Menés ensuite 0-2 à la 90e minute, les locaux reviennent miraculeusement à 2-2 dans le très long temps additionnel accordé par l’arbitre. « On a tenu de bout en bout mais une fois de plus, le manque d’expérience s’est fait ressentir. Il va falloir être très forts pour faire quelque chose cette saison. » conclue-t-il, lucide.
Le Cameroun, son pays, absent du mondial, est toujours dans son coeur. Alo’o Efoulou y est allé en famille cet été pour se reposer. « Il y a toujours un petit pincement quand on voit le maillot vert-jaune jaune, on a toujours tendance à se dire qui sait, un jour, en bossant dur…Pourquoi pas une sélection, un regroupement pour voir ce que je peux faire à l’équipe nationale. Il va falloir bosser dur en club pour y aller. » Il profite de ce voyage pour approcher Jules Nyongha, coach intérimaire à ce moment là, et qui organisait un stage de détection pour les joueurs de l’étranger. Surprise! On refuse de lui accorder l’opportunité. « J’ai eu deux fois le coach au téléphone en lui disant que j’étais présent et que je voulais bien participer à ce stage. Il m’a fait comprendre qu’il ne me prenait pas parce que j’ai un contrat fédéral, parce que je ne suis pas un joueur professionnel. C’est dommage, surtout que les convoqués n’étaient pas si nombreux. Un de plus, un de moins…je ne vois pas ce que ça aurait changé. »
Entretemps, le Cameroun a recruté un nouveau sélectionneur, le hollandais Aarie HAAN. « J’en ai entendu parler dans les journaux, j’espère qu’il va nous amener à gagner des titres, parce que ça fait longtemps qu’on a rien gagné. J’espère qu’il va amener du renouveau, pourquoi pas avec des nouveaux comme nous, on ne sait jamais! »
Paulo n’est donc pas découragé pour autant: « Bon, j’essaierais toujours si des occasions pareilles se reproduisent. Je veux bien montrer ce que je vaux en portant le maillot des Lions. C’est juste une demande, ce n’est pas pour me dire que je veux prendre la place de tel ou tel. Je veux juste le sélectionneur me dise: viens me montrer ce que tu sais faire sur le terrain, et voilà! Je lui montrerais. » En attendant de faire voir son talent, Paulo devra tout d’abord revenir de blessure, une contracture l’ayant empeché de jouer le dernier match à Romorantin. Ensuite, il faudra remonter la pente en championnat. Pourquoi pas le 30 septembre prochain, à la Porte de Montreuil, où l’ESSG ira affronter le Paris Fc de ses compatriotes Pius Ndiefi et de Serge Mimpo?
Jean-Pierre Esso, à St-Gratien