On ne peut pas dire que Tombi A Roko laisse indifférent. De son arrivée au Secrétariat Général de l’instance de football national à sa prise de contrôle de la présidence, il charrie autant des amitiés que des inimitiés. Détesté par les uns comme héritier du régime Iya, vertement contesté de par le processus électoral qui lui donne son trône et par le non respect des décisions de justice, les livres d’histoires établiront qu’il a eu le nez creux pour le recrutement de Hugo Broos.
Dimanche 05 février 2017 à Libreville. Il est autour de 22h35. Tombi A Roko a du mal à contenir sa joie. On dirait un élève qui vient de passer son Certificat d’études primaires et souhaite le crier au monde entier pour que nul n’en ignore. Congratulé par ses pairs et quelques membres du COCAN et de la CA,F le président de la Fécafoot court comme un gamin pour venir partager la joie des joueurs sur le stade de l’Amitié. Une douce revanche pour ce technocrate qui savait qu’en dépit des éternelles critiques sur sa légitimité, le peuple retiendra que la Fécafoot, en cette date historique, avait à sa tête un certain Tombi A Roko.
Trône querellé
D’ailleurs, noyé dans la liesse de ce happy-end, l’homme fort de Tsinga envoie des piques à ses détracteurs. « Même si on fait les élections cent fois, grâce à Dieu je vais toujours gagner. Donc, en réalité, ils perdent leur temps. S’ils veulent, on recommence les élections. Je suis chaud. Mais tout en restant humble, je dis, je m’en fous des critiques de ces gens. Je travaille pour le Cameroun. Le gouvernement de la République me soutient, et je fais honneur au gouvernement de la République. Je travaille pour le président de la République », lâche-t-il avant de dédier le prestigieux trophée à Paul Biya.
C’est le couronnement de plus d’un an fait de hauts et de bas puisqu’il a démarré son « règne » dans un environnement marqué par une crise post-électorale sans précédent. Une fois installé, l’ancien président de la Commission des arbitres à la Ligue provinciale de football du Littoral a presque perdu le sommeil. Entre procès dans les instances juridictionnelles où son nom résonne comme un gong et promesses d’une fin de règne au gnouf, Tombi continue d’esquiver les flèches des tribunaux. Mais jusqu’à quand ?
Après la CAN, cap sur de nouveaux défis
Pragmatique, il a résisté aux assauts et démêlés venus de toutes parts. Il compte sur ses appuis à l’intérieur du gouvernement et surtout sur sa grande complicité avec Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, le Ministre des Sports. Les deux hommes ont été de tous les combats en terre gabonaise.
Déjà ragaillardi par la médaille d’argent arrachée de haute lutte par la sélection nationale féminine et toute la ferveur populaire de la récente CAN au Cameroun a suscité, l’actuel président de la Fécafoot, solidaire à la démarche du Minsep qui veut que l’honneur de la patrie soit mis en avant, a régulièrement invité les Lions à se surpasser et à défendre avec patriotisme, honneur et bravoure, les couleurs du drapeau. C’est bien connu : l’union fait la force et c’est le collectif qui reste le seul gage d’une victoire.
En attendant que la sentence du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) qui pourrait provoquer un séisme dans le lanterneau footballistique, Tombi songe déjà à d’autres chantiers. « Ce qui est important maintenant, c’est préparer l’avenir. Nous devons préparer des jeunes qui vont remplacer ceux qui ont gagné aujourd’hui, dès lors qu’ils vont prendre leur retraite. Maintenant, nos prochaines ambitions c’est de nous qualifier pour les Coupes du monde U15 et U17. Dans les mêmes chantiers, nous devons déjà penser à la CAN que nous organisons dans moins de deux ans au Cameroun. Nous devons en même temps continuer les éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Nous sommes derrière le Nigéria qu’il faudra battre pour se qualifier».
C.D.