On pensait avoir tout vu avec notre sélection et que rien ne pouvait plus nous surprendre. Pourtant, vendredi, les turpitudes entre le Ministère des Sports et la Fecafoot ont failli faire annuler la rencontre amicale contre l’équipe Galicienne. La raison? Les sempiternelles primes…
Voir toutes les images en diaporama
Et pourtant la journée avait bien commencé au NH Palacio de Vigo. Avec l’arrivée de la délégation venue du Cameroun, l’effectif était porté à 18 joueurs. Un nombre plus que correct quand on connaît le « tralala » qui a précédé les convocations des joueurs.
Notre petite tragédie classique à la Corneille commence le 22 Octobre dernier. Date à laquelle le président de la Fecafoot par le biais d’un mandat signé à une helvétique donne son accord pour une rencontre face à la sélection de Galice avant la fin de l’année. La machine organisationnelle est rapidement mise en marche pour ficeler les contours du dit contrat. On sait que les Lions Indomptables sont au « repos » pendant les précédentes périodes FIFA aménagées pour les matchs amicaux. La partie Espagnole exigeant d’avoir au moins 15 des joueurs ayant disputé les trois derniers matchs de qualification pour le compte de la CAN 2008.
Une information transmise aussitôt à la tutelle qui ne juge pas utile d’informer Otto Pfister qui s’engage le 2 Novembre comme sélectionneur du Cameroun. C’est au dernier stage de Herzogenaurach que Thomas Nkono, connaissant bien son pays, pense qu’il faut en parler au coach principal. Ne connaissant pas exactement les termes du contrat, le technicien Allemand décide quand même d’accepter de conduire une équipe à Vigo où va se dérouler la rencontre. Il souhaite pour l’occasion amener une équipe composée d’Espoirs, de quelques amateurs et certains professionnels.
Un souhait qui ne peut malheureusement pas être exaucé d’après les exigences du contrat. Ce qui n’empêche pas le nouveau staff technique de convoquer des joueurs sans se fier à cet aspect. Au niveau de la tutelle, une information selon laquelle la Fecafoot tenterait d’imposer certains joueurs fait son chemin. Or, d’après le contrat qui est apparemment connu de l’adjoint de Pfister, l’absence de chaque joueur constituerait un manque à gagner de 20 000 euros sur un contrat avoisinant les 200 000 euros.
Tentative de déstabilisation ou manœuvre parfaitement organisée, personne n’en saura d’avantage. Dans le hall de l’hôtel, le technicien Allemand nous confie qu’il n’était pas au parfum de toutes ces exigences qu’il trouve par la même occasion osées quand on sait que le mach est hors période FIFA et que les clubs n’ont pas l’obligation de libérer les joueurs. Certaines personnes représentant la tutelle auraient appelé des joueurs, leur demandant de décommander un quelconque déplacement pour la Galice en prétextant l’annulation certaine du match. Constatant la situation, Otto Pfister (qui avait pourtant accepté des semaines à l’avance de conduire l’équipe) se décide à adresser un fax au président Iya Mohammed. (article traité par la redaction)
La discussion musclée du 27 Décembre commence quand la partie Espagnole constate que plusieurs joueurs souhaités n’ont pas fait le déplacement. Elle décide alors de ne verser que 30 000 euros sur 100 000 prévus au titre de prime pour les joueurs.
Voir toutes les images en diaporama
Un air de déjà vu
Comme en 2004 à Leipzig contre l’équipe d’Allemagne, comme contre la sélection basque à Bilbao il y a deux ans, un triste bis repetita s’annonçait inévitable. Et pourtant, le programme a été suivi à la lettre par les joueurs qui ont pris le petit déjeuner aux environs de 9H30, le déjeuner à 16H30 avant la réunion technique. C’est après la petite collation qui devait précéder le départ au stade prévu pour 19H45 que les choses se sont gâtées. Les joueurs, le capitaine à leur tête, considérant que la somme de 30 000 euros allouée par la partie Espagnole était insuffisante. Dans un dialogue de sourds arbitré par les représentants de la fédération Camerounaise de football, joueurs comme les organisateurs espagnols ont campé sur leurs positions. A l’heure prévue pour le début de la rencontre (21H00), les éclats de voix entre joueurs et organisateurs résonnaient encore dans une des salles de conférence de NH hôtel de Vigo. Le staff technique n’a pas souhaité se mêler de la discussion car pour Otto Pfister, son domaine de compétence s’arrête sur les aspects sportifs. Devant le petit écran situé dans le hall de l’hôtel on pouvait apercevoir les images du Stade presque plein et qui n’attendait que les quadruples champions d’Afrique. Pour décanter la situation, c’est la Responsable du Sport de la région de Galice qui est venue signée deux engagements portant sur 30 000 euros et 50 000 euros avec une promesse ferme de verser 20 000 euros après le match.
C’est finalement à 22H10 et sous escorte policière que le bus avec à son bord les Lions Indomptables va quitter l’hôtel en direction du stade. Après un rapide échauffement dans le vestiaire, les deux équipes font leur apparition sur la pelouse du Celta Vigo à 22H45 min. Et c’est sans surprise que l’hymne national du Cameroun est conspué par les spectateurs présents dans les tribunes depuis plus de deux heures de temps. A 23H00, l’arbitre central donnera le coup d’envoi d’une rencontre qui restera dans les mémoires comme la première du Cameroun à s’être joué sur deux jours ; à savoir du 27 au 28 Décembre. Les équipes séparées sur un score d’un but partout, une mise au point par le Dr. Mveng, chef de la délégation a été faite aux environs de 3H00 du matin.
Pour l’occasion, Otto Pfister a décidé d’aller rencontrer Iya Mohamed à Yaoundé pour que plus jamais aucun malentendu ne vienne entraver son travail technique.
Stephen Sunou à Vigo