Il a été le héros de la rencontre du 27 août 1989, celle dont la victoire a permis la qualification pour le troisième tour éliminatoire de la Coupe du monde 1990. François Omam-Biyik se souvient d’une rencontre difficile, et d’un duel épique avec Keshi, et encourage les Lions actuels à jouer sur leurs qualités pour les deux rencontres à venir.
En août 1989, quelques semaines après avoir battu le Gabon (2-1), vous faîtes face au Nigeria et il vous faut une victoire pour gagner le match pour vous qualifier pour le tour suivant qualificatif à la Coupe du monde. Dans quel état d’esprit avez-vous préparé la rencontre ?
On l’a préparée comme d’habitude, sereinement. Il fallait gagner, on le savait. L’important c’ était la victoire, 1-0 c’était bon, 2-0 encore mieux, mais il fallait gagner. Parce qu’en face de nous, il y avait de grands joueurs, notamment Stephen Keshi qui régnait en défense. Mais, on savait que nous avions une équipe capable de se mettre à la hauteur, qui pouvait faire de grandes choses. Et la suite nous a donné raison.
Les Nigérians ont semblé particulièrement nerveux ce jour, en particulier Stephen Keshi, avec lequel vous avez disputé un duel physique particulièrement intense…
Avec Keshi, le duel était physique, mental, mais aussi technique. C’était un grand défenseur, il était fort techniquement, nous avons disputé des duels de très haut niveau. On était chez nous, on avait besoin d’une victoire et eux ils pouvaient tout perdre avec une défaite. Ils savaient que c’était une rencontre difficile, sur un terrain difficile où s’imposer n’est pas aisé. Nous, on a toujours été sereins, sachant que l’essentiel était la victoire et qu’elle était à notre portée.
Et là arrive la 31ème minute et votre but qui fait chavirer tout le stade…
J’ai eu de la chance de marquer ce but. Sur une action, je crois que c’est un corner de Louis-Paul Mfédé, je prends le meilleur sur Keshi et je marque de la tête le but de la victoire. Il fallait savoir se faire oublier pour jaillir au moment opportun
Ce but peut être considéré comme celui qui ouvre la voie à cette aventure exceptionnelle, qui vous mène jusqu’en quarts de finale de la Coupe du monde 1990. Avez-vous eu le sentiment ce jour là d’écrire l’histoire ?
A la fin du match, je me suis senti libéré, on s’est tous senti libérés, fiers d’avoir accompli cette mission. Moi, j’étais fier d’avoir jeu ce match à enjeu, d’avoir participé à remporter une victoire qui nous permettait de continuer notre campagne éliminatoire.
A quelques jours de la rencontre, que pouvez-vous dire à vos jeunes frères qui vont rencontrer l’équipe du Nigeria, à leur tour ?
Simplement de jouer sur leurs qualités. Ce ne sera pas un match facile, les Nigérians mettent une grosse pression à domicile. Mais nos jeunes ont des qualités, ils les ont démontré lors de la dernière CAN qu’ils ont remportée. Et n’oubliez pas, impossible n’est pas camerounais.