La mission qui lui a été assignée consistait à atteindre le stade des quarts de finale de cette 31e Coupe d’Afrique des nations (CAN) au Gabon. Hugo Broos a offert au Cameroun, son cinquième sacre continental. Personne, pas lui-même, et encore moins les plus optimistes ne le voyait réaliser un tel exploit avec une équipe « d’inconnus » comme Christian Bassogog, élu meilleur joueur du tournoi, Michael Ngadeu, meilleur buteur camerounais (2 buts), Fabrice Ondoa, sacré meilleur gardien (3 buts encaissés) et autres Faï Collins, Ndip Tambe, Arnaud Djoum… En à peine un an, le sélectionneur belge a déjà écrit son histoire avec les Lions Indomptables.
Broos, le « sorcier blanc » tant espéré ?
A sa nomination le 13 février 2016, qui aurait dit que l’entraîneur de 64 ans irait si haut si vite ? Pas grand-monde. Pourtant, depuis sa prise de fonction, la sélection nationale du Cameroun s’est métamorphosée, passant d’une équipe brisée, à une équipe sublimée, soudée… indomptable. Les Lions restaient sur 15 années sans le moindre trophée et avec une série de couacs sportifs et extra-sportifs des plus légendaires. Loin d’afficher le pedigree et les états de service de ses prédécesseurs, Hugo Broos sans véritable expérience, mais une conviction et une envie incroyable a permis de redonner un peu d’espoir à une nation en déliquescente.
Un staff pacifié
Jugé incompétent par le gratin footballistique et médiatique, le sélectionneur dont les choix tactiques et la méthode sortent des canons du métier, a forcé le respect et l’admiration avec les résultats obtenus au cours de cette campagne. Sans Maxim Choupo-Moting, ni Samuel Eto’o, encore moins Joël Matip, le technicien belge a réussi à mettre sur pied une équipe unie et conquérante. Charismatique, diplomate et à l’écoute, Broos a restauré la solidité et la solidarité au sein de son groupe. Il a supprimé les « titres fonciers » en créant une saine concurrence entre les joueurs, obligés de se surpasser durant les séances d’entraînement.
Depuis son arrivée, il a disputé avec le Cameroun, 18 matchs contre des nations prises en compte dans le classement FIFA. Au total, il compte 8 victoires, 8 matchs nuls, et une seule défaite concédée en amical le 30 mai 2016, contre les Bleus de France (3-2). Avec ses joueurs, la communication est maîtrisée. Tout comme avec l’ensemble de son staff technique. Il semble aussi y avoir une compréhension mutuelle entre lui et son adjoint camerounais, Alexandre Bélinga : il l’écoute et le consulte, même pendant des matchs ; il lui donne l’occasion de travailler pendant les séances d’entraînement. Contrairement à Volker Finke qui était en perpétuelle querelle avec l’ex coach des Astres de Douala, entre Bélinga et Broos l’harmonie semble parfaite. Le staff a été pacifié, isolé des mauvaises influences externes. Et cela donne des résultats.
Arthur Wandji