La ville du Caire, bien connue pour ses nombreux embouteillages, ressemblait à une ville morte aux abords du Cairo stadium, deux heures avant le match de quart de finale des Pharaons contre la Rdc. Impossible de pénétrer dans le stade était déjà rempli! Solution? suivre le match au centre de presse voisin….
L’arme fatale des pharaons reste la mobilisation générale autour de
l’équipe. Les 75000 spectateurs du stade du caire sont les réprésentants
des 75 millions d’habitants que compte l’Egypte. Ceux-ci à travers des cris
d’encouragement, des Allah Akbar pour implorer la victoire font du stade du
Caire une ruche bourdonnante qui fait flancher le moral de l’adversaire. Un
supporter ne semble pas cacher ce stimulant qu’à le stade du Caire à
l’endroit des pharaons lorsqu’il déclare : « le stade du Caire est le
cimetière des équipes africaines. »
Quand l’Egypte joue, le temps semble être à l’arrêt. Le grand deploiement
des forces de l’ordre pour contenir et canaliser la ruée des spectateurs
vers les guichets et vers les gradins est indicible. L’entrée du stade qui
se fait depuis la mi-journée est interdite à 2 heures du début de la
rencontre. L’accès n’est plus du tout permis même aux hommes des médias dûment accrédités.
Au media center voisin, le personnel bénévole, celui des sociétés partenaires du COCAN s’est réuni dans le lobby, face aux écrans géants. Pas question de rater une miette du spectacle. Quelques journalistes étrangers refoulés à la porte du stade travaillent sur leurs pc.
Et au coup d’envoi, stupeur! Lua Lua est proche d’ouvrir le score dès les premières secondes. Un ange passe…La Rdc semble bien déterminée à ne pas se laisser impressionner, et montre quelques dispositions offensives interessantes. L’Egypte, privée de MIDO remplacé par le vétéran HASSAN (40 ans) est poussée par son public du stade et celui du media center.
Penalty! On se congratule à l’avance, sûrs de l’ouverture du score. 1-0, puis 2-0. Le media center est en liesse. Un confrère camerounais, Martin CAMUS MIMB, semble partager sincèrement la joie égyptienne. La réduction du score de la Rdc refroidit tout le monde cependant, mais la majorité est confiante: « Misr, Misr » (Egypte, Egypte).
Le car des journalistes en provenance d’Alexandrie vient de se garer. Il ramène ceux qui ont couvert Sénégal-Guinée de l’après midi. La qualification des Lions de la Téranga surprend un peu, à cause de leur début de tournoi catastrophique (une victoire et deux défaites). « Rien ne pourra plus nous arrêter » clame le sénégalais Aliou Goloko, du site Allafrica. Tout semble porter à croire qu’il devront d’abord passer par le « cadavre » des Pharaons, en passe eux aussi d’atteindre les demi-finales.
A la fin du match, on se congratule, on boit à la santé de « Misr », on allume des cigarettes. Dehors, on assiste au mouvement des escouades, un cordon se
fait autour des supporters congolais pour éviter des
échauffourées. L’étau ne sera desseré autour d’eux que lorsqu’on se
rassurera de l’éloignement des supporters égyptiens.
Klaxons à tue-tête
mêlés aux cris stridents, drapeaux qui flottent au vent au passage des
voitures qui roulent en pleine ville à tombeau ouvert.. Le chapelet est
long. Mais le plus curieux c’est la nationalité de l’équipe vaincue qu’on
colle à tout étranger pour le tourner en dérision. A partir de maintenant, et jusqu’à la demi-finale, on
sera tous congolais…
Mustapha NSANGOU et Jean-Pierre ESSO, au Media Center du Caire