Entre un El Hadj Diouf qui a failli en venir aux mains avec Fode Mansaré et l’équipe du Sily National qui n’avait pas de fanion, c’est l’arbitrage camerounais qui a fait bonne figure à cette rencontre grâce à un « Lion indomptable du sifflet », Laurent Petcha, qui y a officié comme Inspecteur des arbitres…
Tous les Camerounais qui ont fait le déplacement du stade Haras El Hodoud d’Alexandrie, à 230 km du Caire, ont certainement frémi en regardant la feuille du match du jour. Et pour cause, sur le coin des officiels, le nom d’un compatriote est écrit en noir, en français et en anglais: Referees Inspector/Inspecteur d’arbitres; Laurent Petcha; Cameroun. Tout un honneur, pour qui connaît comment l’arbitrage camerounais est honni à l’intérieur.
Joint sur la main courante, le premier arbitre camerounais à officier en Coupe d’Afrique des Nations – c’était en 1990 en Algérie – est visiblement à l’aise dans son rôle du jour. Face à Camfoot, il essaie même un job description. « Mon rôle consiste à évaluer le travail technique des arbitres sur le terrain« , explique en raccourci l’ancien président de la commission centrale des arbitres du Cameroun. Son rapport est déposé à la fin du match à la commission des arbitres de la Can 2006, dont il est membre.
Le Lion indomptable du sifflet en a profité pour passer une à deux infos. D’abord, que certains arbitres ont été congédiés après le 1er tour de la Can. Ensuite, que d’autres, les meilleurs, ont été retenus pour poursuivre la compétition. Parmi ces derniers, il y a un camerounais, Raphaël Evehe Divine, un autre habitué des coupes d’Afrique des nations.
Sur le terrain, les hymnes nationaux retentissent. Après les salutations d’usage, vînt le moment d’échange des fanions. Grosse curiosité, l’équipe nationale de Guinée n’a pas de fanion. Du moins, son capitaine Balde Dian Bobo prendra de la main gauche celui de Ferdinand Coly, le capitaine de l’équipe du Sénégal, sans rien tendre de la droite. Un peu maladroit non? L’arbitre central de la rencontre, le Béninois Coffi Codjia s’en rendra compte, mais sans toutefois en faire mention. A se demander si c’est une exigence ou une simple formalité protocolaire…
Le temps en était certainement pour quelque chose. La météo aussi, qui n’est fort heureuse pour beaucoup de Camerounais. Il faisait entre 10 et 15 °C. Il fallait lancer le match, question de ne pas refroidir les différents acteurs. Le coup d’envoi est guinéen, qui prend le match à son compte.
A la 17ème minute, Diawara Kaba, l’attaquant du Sily national réussit un « zolo » – comme on dit au quartier – devant Mario Tony Sylva, le portier du Sénégal. Son but n’est pas validé, à la grande satisfaction des supporteurs sénégalais, positionnés derrière les buts de leur gardien. Bref moment de frayeur. Une frayeur de courte durée, puisque, 7 minutes après, ce même dossard 19 de la Guinée ouvrira la marque, en chipant le ballon à Tony Sylva qui avait mal anticipé une sortie. 1-0. Le drapeau des Lions de la Teranga était déjà en berne et traînait derrière les supporteurs sénégalais dans les gradins.
La pause intervient sur cet avantage guinéen. Le temps de faire un tour vers le côté du second assistant, l’Éthiopien Begashaw Luleseged, l’œil de notre appareil cadre cette drapée de papier nylon, disloquement rangé. Les petits ramasseurs de balles, brillamment habillés aux couleurs de Mtn, pourraient y perdre leurs dents de lait ! à juste titre, puisque ces militaires égyptiens qui campent dans ce secteur là, n’ont d’yeux que sur les spectateurs. Ils sont tantôt debout, parfois assis. Prêts à parer contre toute éventualité.
De retour du stade, renversement de situation. C’est le Sénégal prend les choses en main. Un, deux et trois buts, les carottes sont pratiquement cuites pour les coéquipiers de Pascal Feindounou, qui réussi à inscrire le second but guinéen, dans le temps additionnel. À l’arrivée, c’est l’équipe des Lions de la Teranga qui se qualifie pour les 1/2 finales, à la grande joie de ses supporteurs…
Surprise. Sur le terrain, El Hadj Diouf, comme à son habitude déconne. Il veut en finir avec Mansare, l’attaquant guinéen, qui serait venu vers le banc de touche l’invectiver, en lançant des « ça ne va pas se passer comme ça « …La Guinée venait d’inscrire le second but. Il va falloir l’intervention de la police pour séparer les deux bagarreurs. El Hadj Diouf, non aligné pendant ce match de quarts de finale, fera le tour du stade pour haranguer la foule des supporteurs sénégalais. Mais, Fode Mansare a un mot à son endroit: « On sait que la Guinée et le Sénégal c’est pareil. S’il fout la merde, ça ne va pas… donc, il faut qu’il arrête un peu sinon ça va se passer mal entre nous« , prévient le joueur de Toulouse…
Kisito NGALAMOU, à Alexandrie