Des échauffourées émaillent la rencontre opposant cet après-midi à Yaoundé, le Tkc à Sable Fc de Batié. Des supporters mécontents, en veulent aux officiels de la partie très heurtée. Le président Antoine de Padoue Essomba Eyenga entre dans une colère noire. Il promet de sévir. L’entraîneur Gilbert Mballa sur un siège éjectable. Des joueurs pourraient voir leur contrat résilié. L’amertume de la défaite !
« Des villageois nous humilient sur notre propre terrain. C’est inadmissible que Tonnerre vienne à mordre la poussière devant une équipe de bas de classement. Encore une défaite de ce genre et je limoge le staff technique, mets certains joueurs à la porte… ». Ainsi, dans un style qui lui est propre, le président de Tonnerre kalara club (Tkc) de Yaoundé, Antoine de Padoue Essomba Eyenga exprime son courroux ce dimanche 24 juin 2007. Le sexagénaire de la capitale digère mal la pilule. Son club vient de subir un frein dans sa course au titre.
La rencontre de la 19ème journée à Yaoundé, a ainsi opposé deux équipes au destin diamétralement opposé. D’un côté, Tkc, en quête de titre de champion du Cameroun, pour redorer son image après une année passée en deuxième division. De l’autre, Sable Fc de Batié, menacé de relégation, en raison des résultats catastrophiques enregistrés depuis le lancement de cette 48ème édition du championnat national de football. Contraignant les dirigeants à délocaliser les rencontres retour des « San san boys » au stade de la Réunification de Douala, pour permettre à leurs joueurs d’évoluer dans les conditions minimales de sécurité.
Antoine Essomba Eyenga n’a donc plus que ses yeux pour pleurer. Le bouillant président du Tonnerre s’en est une fois de plus pris aux officiels de la partie, en raison, dit-il, de « deux penalties non sifflés en première mi-temps » par le central Jean – de – Dieu Baboulé. Comme si cela ne suffisait pas, il a promis de changer prochainement d’entraîneur et de mettre certains joueurs sous l’éteignoir si les Kalara boys venaient une nouvelle fois à s’incliner.
Triste spectacle qui a laissé un goût amer à la rencontre que des observateurs avaient qualifié au départ d’un combat à la David contre Goliath. Chose curieuse, les forces de maintien de l’ordre ont brillé par leur absence au stade militaire de Yaoundé, en cet après–midi ensoleillé. Des dizaines de spectateurs sont également très remontés. Ils en ont après les choix tactiques de l’entraîneur Gilbert Mballa, mais aussi et surtout, contre les décisions du trio arbitral jugé partisan.
Francis Mveng, l’un des vice-présidents de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) promet de châtier tous les fauteurs de trouble. En effet, à l’issue de la 48ème édition en cours du championnat national, cinq clubs, sur les dix-huit en lice, seront relégués en deuxième division. Avec des risques de dérapages et de magouilles de quelques dirigeants véreux décidés à sauver, par tous les moyens, leurs clubs de la relégation ou à les propulser en tête du classement général.
« Les clubs seront sévèrement sanctionnés. J’y veillerai personnellement ». L’administrateur de la Fécafoot entend ainsi frapper du poing sur la table pour annihiler toutes autres tentatives de violence sur les stades du Cameroun, au cours de cette décisive phase retour. Ces mesures sécuritaires malheureusement se limitent jusqu’ici aux seules sanctions administratives. Et une clôture de fer autour de l’aire de jeu du stade militaire. Bien trop peu pour l’enjeu de la compétition qui active des passions. Et tant pis pour l’éthique et le fair-play.
Jean Robert Frédéric Fouda à Yaoundé