Alors dans d’autres pays, les joueurs invités au tournoi appartiennent à des clubs prestigieux ayant pignon sur rue, qui peut vraiment expliquer rationnellement comment s’est opérée la sélection des joueurs camerounais présents à Montaigu, comment s’est déroulée la phase préparatoire au tournoi, quels sont les encadreurs désignés à cette tâche et sur la base de quels critères ont-ils été choisis ?
Le manque de transparence qui a entouré les phases préparatoires successives fait dire à certains que les sélections qui représentent souvent le Cameroun sont rarement constituées sur des bases objectives. Alors qu’on se serait attendu à voir figurer dans l’effectif des éléments issus des sélections nationales des catégories inférieures ayant déjà fait leurs preuves, on a plutôt l’impression d’avoir affaire à un ramassis d’illustres inconnus choisis au bonheur de la chance pour défendre une réputation largement usurpée. Le Cameroun avait pourtant une réputation à défendre. Champions d’Afrique en titre, les Lions et leurs cadets méritaient mieux que cela. Lorsqu’une sélection nationale a la chance d’être le seul représentant africain dans un tournoi réputé, elle se doit d’honorer sa participation pour mériter la confiance des organisateurs et préserver sa propre réputation.
La médiocre prestation des minimes camerounais à Montaigu repose le problème de l’organisation du football-jeunes. Malgré l’existence des centres de formation et la récente création de l’Académie nationale de football, la détection et de la formation des footballeurs à la base pose encore des problèmes restés insolubles. Quand s’y ajoute la vénalité de certains responsables préoccupés par leurs seuls intérêts, on débouche fatalement sur une descente aux enfers. Le Cameroun regorge pourtant de nombreux jeunes talents qui n’ont besoin que d’un cadre appropriés pour un plein épanouissement. L’élimination sans gloire de nos sélections jeunes dans diverses compétitions internationales repose le problème d’une nécessaire redynamisation du football-jeunes sur des bases plus professionnelles à partir d’un programme bien élaboré et planifié dans la durée. Un tel travail de fond suppose l’existence d’un véritable championnat de football jeunes régulier et compétitif ainsi que des équipes nationales dans les différentes catégories inférieures, en vue de constituer un riche vivier où on pourrait rechercher des perles rares en cas de nécessité, pour prendre la relève le moment venu. Pour redorer un blason passablement terni, les autorités en charge de la gestion du football et du sport camerounais en général, devraient faire preuve d’un surplus de professionnalisme et de sérieux. Sur le terrain et en dehors.
Jean Marie NZEKOUE, Editorialiste
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