Les choses allaient bien pour Samuel Eto’o depuis sa retraite du football. Il a été anobli par le malgache Ahmad Ahmad, qui avait battu Issa Hayatou en 2017 à l’élection à la présidence de la Confédération Africaine de Football. Depuis, il écume les cibles de l’institution africaine, en tant que conseiller spécial du Président. Un titre sans véritable prérogatives, mais qui peut en mener large. En véritable Président bis de l’institution, c’est lui qui était envoyé dans les palais présidentiels du continent pour parler au nom de la CAF. Il avait l’oreille du président, si bien que l’un de ses avocats personnels va diriger la normalisation au Cameroun et va jouer le rôle de conseiller en Côte d’iVoire.
Mais son parrain n’est en fait qu’un débile jouisseur qui s’est servi dans les caisses de la CAF. C’est pourtant ce que reprochait Samuel Eto’o à son compatriote Issa Hayatou, accusations jamais prouvées, et ce sont ces allégations qui ont contribué à l’évincer de son fauteuil.
Ce lundi, un communiqué publié sur le site de la Fédération Internationale de Football Association indique que le président sortant de la Confédération africaine de football a été condamné à l’interdiction d’exercer toute activité relative au football pour cinq ans par la chambre de jugement de la Commission d’éthique indépendante de la Fifa. Ahmad Ahmad est notamment accusé de détournements de fonds.
La chambre de jugement de la Commission d’éthique indépendante « a jugé Ahmad Ahmad coupable d’avoir enfreint les articles 15 (Devoir de loyauté), 20 (Acceptation et distribution de cadeaux ou autres avantages) et 25 (Abus de pouvoir) de l’édition 2020 du Code d’éthique de la Fifa, ainsi que l’article 28 (Détournement de fonds) de son édition 2018 », détaille la Fifa.
« L’enquête sur le comportement de M. Ahmad au poste de président de la CAF entre 2017 et 2019 a porté sur diverses questions liées à la gouvernance de la CAF, dont l’organisation et le financement d’un pèlerinage à La Mecque, ses accointances avec l’entreprise d’équipement sportif Tactical Steel et d’autres activités », précise le communiqué de la chambre de jugement de la Commission d’éthique, qui affirme avoir « établi » qu’Ahmad Ahmad « avait manqué à son devoir de loyauté, accordé des cadeaux et d’autres avantages, géré des fonds de manière inappropriée et abusé de sa fonction de président de la CAF. »
Il devra en outre verser une amende de 200 000 francs suisses (185 000 euros).
Camfoot avait traité en son temps ces différentes accusations :
- CAF : Ahmad Ahmad au centre de plusieurs scandales financiers
- Gestion financière : Le rapport de PwC qui pourrait faire tomber des têtes au sein de la CAF
- CAF : le Comité Exécutif fait bloc avec Ahmad Ahmad et mène la charge contre le rapport d’audit de PwC
Soutenu par plusieurs camerounais dont Joseph Antoine Bell et Samuel Eto’o Fils, Ahmad Ahmad avait crée la surprise en défaisant Issa Hayatou et mettre un terme à un règne de presque 30 ans à la tête de la CAF. Il était candidat à un second mandat à la tête du football africain. Malgré une mobilisation de plusieurs présidents de Fédération dont la FÉCAFOOT de Seidou Mbombo Njoya, quatre candidats autres candidats ont aussi posés leur candidature : l’Ivoirien Jacques Anouma, le Sud-Africain Patrice Motsepe, le Mauritanien Ahmed Yahya et le Sénégalais Augustin Senghor. Les candidatures doivent être validées le 12 janvier prochain.