De retour dimanche dernier de Dschang, où il a donné le coup d’envoi des jeux universitaires, le ministre des sports et de l’éducation physique (Minsep) a effectué sa première visite officielle dans Bafoussam. Court et précieux, le séjour de Philippe Mbarga Mboa lui a permis de prendre contact avec ses collaborateurs, mais, surtout, de toucher du doigt les réalités locales, en termes d’infrastructures sportives. Le Minsep a alors été conduit sur les vestiges du stade omnisports de Bafoussam, le chantier également abandonné de la délégation provinciale de ce ministère, et le moribond stade municipal de Bamendzi.
Avec presque deux heures de retard, Philippe Mbarga Mboa est arrivé à Bafoussam aux alentours de 12 heures. Il a été accueilli par Nana Saleng, le délégué provincial par intérim des Sports et de l’éducation physique de l’Ouest. Après les présentations d’usage, ils se sont dirigés dans les services délabrés de la délégation, sis au dessus d’un immeuble en location sur l’axe routier Bafoussam – Bamenda, non loin du ‘carrefour Auberge’.
Une séance de prise de contact s’en est suivie. Mis au parfum du cafouillage qu’il y a entre le personnel de la Jeunesse et celui des Sports, Philippe Mbarga Mboa a, d’entrée de jeu, calmé les inquiétudes des uns et des autres. « Nous sommes tous une et une seule maison », a-t-il déclaré, pour couper court.
La question des infrastructures sportives a fait surface et il n’est sans savoir que l’Ouest en est mal lotie. « Notre pays est malade des infrastructures sportives. Le jugement de l’histoire, ce sont les infrastructures et non le résultat », a-t-il reconnu, relativisant ainsi les victoires des Lions indomptables sur les scènes continentale et mondiale.
Devant les vestiges de ce qui devait être le stade omnisports de Bafoussam, abandonné dans la broussaille depuis de longues années, Philippe Mbarga Mboa a failli retourner sa veste. « Ça alors ! Je ne pouvais pas imaginer ça comme ça ! » ; s’est exclamé le patron des sports au Cameroun, devant l’immensité du gâchis. Se montrant curieusement surpris, le Minsep a été briefé sur les débuts, les contours de ce chantier. Mais, comme on pouvait s’y attendre, aucune raison véritable n’a été donnée sur la raison de l’arrêt des travaux, qui avaient démarré en même temps que ceux du stade Roumde Adja de Garoua, dans la fin des années 70.
« Il y a beaucoup de choses qui ont été faites », constate le Ministre. Durant la visite, il a évoqué quelques issues pour l’utilisation provisoire du stade. Il n’a cependant pas pu découvrir tous les atouts du stade à cause des grosses herbes qui abondent le lieu. « Faites débroussailler, pour qu’on puisse apprécier exactement. On s’arrêtera dimanche (16 juillet 2005, ndlr) spécialement pour cela. L’essentiel a été fait ! », a recommandé Philippe Mbarga Mboa, qui ne manquait pas de rappeler que : « les stades nous appartiennent. C’est nous qui les mettons à la disposition de la fédération ».
Accompagné de ses proches collaborateurs, Pierre Noungui le DAG, Hamadou Paul le SG, Robert Ndzana le directeur des sports, Philippe Mbarga Mboa a mis le cap sur une autre infrastructure : la délégation provinciale de ce ministère à l’Ouest. Même désarroi. Le chantier croule dans des herbes sauvages, abandonné depuis 1981. Le Minsep ne s’est pas attardé sur cette honte. Il a rapidement quitté le lieu, et est allé s’apaiser ses esprits au stade municipal.
Ici, la délégation a regardé un match de jeunes et a pu apprécier cet amas de terre qu’on appelle chez nous terrain de football, d’où sont partis les talents à l’instar de Ngom Komé, Njitap, Webo, et qu’ailleurs on mettrait en jachère pour y planter un jour des patates.
Certes, l’envergure du spectacle n’égalait pas ceux des infrastructures visitées auparavant. Cependant, le ministre Philippe Mbarga Mboa a pu confirmer la réalité, la dure réalité du pays des quadruples champions d’Afrique. « Les infrastructures sportives qui sont au Cameroun sont désuètes », disait-il déjà durant la séance de prise de contact. « Je suis en discussion avec une partie française pour essayer de créer les infrastructures », a-t-il annoncé, suffisamment enthousiaste. Sommes-nous le 1er Avril ?
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