Le verdict est tombé. La Fifa ampute le Cameroun de six points lors des matchs éliminatoires de la Coupe du monde 2006 pour avoir revêtu l’UniQit de Puma au second tour de la CAN, lors du match contre le Nigéria, malgré l’avertissement des patrons du football mondial.
Vide juridique et jugement unique, guerre des marques ou chasse aux sorcières?
En décidant de sanctionner le Cameroun sur le plan sportif, la Fifa vient en fait de décider hors pelouse que le Cameroun ne participera pas à la prochaine Coupe du monde de football. (Pour lire le communiqué officiel de la sanction, cliquez ici)
Puma déclare pourtant avoir soumis la tenue litigieuse à la Fifa (via la CAF) bien avant le début de compétition et si les règles du jeu de la Fifa en sa section 4 portant sur les équipements de joueurs déclarent qu’une tenue réglementaire doit comporter maillot-culotte-chaussette, elle n’énonce pas si ces éléments peuvent être assemblés en une seule pièce ou s’ils doivent obligatoirement être cousus séparément. L’obligation faite aux joueurs de rentrer les maillots dans leurs shorts laisse penser que l’idée de rassembler les deux pièces n’est pas forcement une mauvaise interprétation de la Loi. Pour lire les Lois du jeu en format pdf, cliquez ici
Les recours, Fecafoot, Puma
Alors exactement, c’est quoi le problème de la Fifa? Un power-trip pour montrer qui… porte les culottes dans le football mondial? L’envie de Blatter de faire payer au Cameroun le toupet d’un de ses fils, Issa Hayatou? La pression de Adidas qui doit déprimer de financer le football alors que c’est Puma qui se paie les plus gros coups médiatiques?
Une bonne nouvelle est que les décisions et lois de la FIFA ne sont pas inattaquables. On se souvient que grâce à l’arrêt Bosman, les tribunaux civils, peuvent reformer toute la lourde machine de la loi des sports et de ses décisions fantaisistes et infondées en droit.
La balle est dans le camp de la Fecafoot et de Puma. Ce jugement est attaquable à tout point de vue et la Fifa ne peut se permettre de priver toute une nation d’un événement aussi capital sur la foi d’une interprétation discutée d’une Loi volontairement et ostentatoirement floue.
Le Cameroun doit non seulement prendre toutes les mesures pour reformer cette décision mais la fédération devrait poursuivre cette instance pour conflit d’intérêts notoire. Se faire sponsoriser par une compagnie et sanctionner la concurrence dans son porte-étendard, c’est un peu trop gros comme coup foireux.
La Fifa, habituée qu’elle est à se croire intouchable dans ses décisions a déjà tôt cette année dû lâcher du lest dans l’affaire Paulo Teixeira, elle devra encore, si le Cameroun pour une fois cesse d’être le Cameroun, plier les genoux devant une décision aussi inéquitable qu’inique. Pour l’affaire Teixeira cliquez ici et ici
La balle est dans notre camp.