La requête introduite par la faction de l’Assemblée générale 2009 proche du président de la Fécafoot, a été jugée recevable par le Tribunal Arbitral du Sport, donnant ainsi des chances à la validation de l’élection de l’actuel Exécutif.
« Au nom de l’arbitre unique, j’informe les parties que la requête des appelants visant à retirer la présente procédure est acceptée ». Ce n’est pas encore la sentence tant attendue du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) dans le cadre de la procédure N°8456, mais c’est tout comme. Dans l’un des courriers adressés ce 8 juin 2022 aux parties en conflit dans le cadre de cette affaire qui oppose une faction des membres de l’Assemblée générale (AG) de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) version 2009 avec en tête de file Pierre Ndjili Ndengue, à l’Exécutif de la Fécafoot, Delphine Deschenaux-Rochat, la conseillère du TAS, informa ainsi les parties que la juridiction a accédé à la requête portée par Faustin Mbida et Pierre Boudjiko. Lesquels ont été mandatés par une autre faction des membres de l’AG 2009 ayant décidé de se retirer de l’affaire qu’ils avaient portée avec succès devant la Chambre de Conciliation et d’Arbitrage (CCA) du Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC), demandant l’annulation des résolutions de l’AG de juillet 2021 ayant adoptées les textes qui ont encadré le dernier processus électoral à la Fécafoot. Décision que l’exécutif de la Fécafoot avait attaquée au TAS.
Élu au terme de ce processus électoral, Samuel Eto’o avait engagé des démarches en vue d’une réconciliation qui avait ramené dans son camp 44 membres de l’AG 2009, dont certains parmi ceux qui avaient attaqué son élection. Au terme des travaux tenus en février au Mont Febe de Yaoundé, le mandat accordé à Abdouraman Hamadou avait été retiré pour être désormais confié à Faustin Mbida et Pierre Boudjiko. Lesquels avaient saisi le TAS pour l’en informer. Aujourd’hui le TAS leur donne raison.
Le camp adverse va répliquer
Et c’est là que le camp adverse crie au scandale : « Le TAS ne peut pas accorder le retrait alors que tous les membres qui l’ont saisi ne se sont pas désistés. Même s’il n’en reste qu’un seul, il a intérêt et qualité pour maintenir la procédure », dénonce Dr Serge Mbappe, secrétaire général du Comité exécutif provisoire (CEP) nommé par l’AG 2009 que la CCA avait déjà reconnue comme la seule habilitée à adopter les textes de la Fécafoot. Pour preuve, « lorsque certains se sont retirés, le TAS les a retirés de la procédure, et désormais c’est Pierre Ndjili qui la porte plutôt que Babaraye qui a changé de camp », souligne-t-il. Pour dire que « celui qui se retire d’une affaire n’en est plus partie tout simplement ».
L’homme soupçonne le TAS de rouler pour Samuel Eto’o. D’autant plus que dans l’autre procédure, celle N°8338, « le TAS qui avait déjà fait le constat du non-paiement des frais de procédure par la Fécafoot au 31 janvier 2022, délai de rigueur, réitéré le 4 février, plutôt que de rendre une sentence sur frais comme il l’a indiqué, annonce encore aujourd’hui que la Fécafoot peut payer ces frais », fait remarquer l’opposant au régime de Tsinga. En effet, le 31 mai dernier, le TAS avait fait valoir que Delphine Deschenaux-Rochat,la conseillère en charge de la procédure, était absente, d’où le report de la sentence.
C’est que, entre-temps, Me Lebel Elomo, avocat de l’adversaire de la Fécafoot, avait exigé du TAS de connaître les raisons du renvoi de la sentence. La juridiction qui avait donné rendez-vous le 30 juin, était donc contrainte de s’expliquer. D’où les courriers adressés aux parties ce 8 juin. Les camps Ndjili Ndengue (procédure 8456) et Henri Claude Balla Ongolo (procédure 8338) s’attelaient hier soir à réagir promptement à ces courriers. En attendant, le TAS a déjà indiqué l’angle des sentences qu’il compte rendre au 30 juin. Et à première vue, l’on s’achemine vers une validation de l’élection de Samuel Eto’o. Affaire à suivre.