Après plus de 2 années passées au sein de la formation du rocher sacré de Baham, l’attaquant de Fovu rêve déjà d’une carrière professionnelle. Ses lauréats individuels et son palmarès avec son club lui servent d’argument de décollage.
Au quotidien, son regard et ses mouvements frisent la timidité et la nonchalance. Peu bavard, même en compagnie de ses amis et coéquipiers. Pour bien le connaître, il faut entrer dans son jardin secret ou le trouver sur un terrain de football pour savoir de quoi il est capable. Du haut de ses 1,71 mètres, pour 69 kilogrammes, Njongo Lobè Priso est l’un de ces attaquants de race qui ont fait connaître au club du président Dieudonné Kamdem des jours de gloire.
Né le 24 décembre 1988 à Douala, Njongo Lobè Priso se lance très tôt derrière un ballon de football. C’était à l’âge de 12 ans. Son ascension commence en 2000 avec son entrée à l’école de football des Brasseries du Cameroun. Sous l’encadrement de l’entraîneur Marius Dje, il sortira meilleur joueur de la 12e promotion dont il faisait partie. C’est d’ailleurs sous cette rampe qu’il sera sacré meilleur joueur du tournoi Festi-foot, édition 2002-2003, organisée annuellement dans la ville de Douala.
Les prestations du jeune Njongo ne passeront pas inaperçues sous les yeux d’un entraîneur national. En 2004, il est détecté par Bonaventure Djonkep, alors entraîneur de Fovu de Baham. Son arrivée au sein de cette formation passera d’ailleurs par un test de recrutement. Mais la saison 2004-2005 sera pour lui une année d’observation. Le temps de régler les automatismes devant lui permettre de déposer les habits de la deuxième division pour arborer ceux de la première division.
« J’ai joué à peine quelques matches pendant la phase aller du 45e championnat national de D1 avec Fovu. Mais à la phase retour, j’étais régulier sur l’aire de jeu. Ce n’était pas facile pour moi d’embrasser directement le rythme des matches de la première division. Surtout que je sortais fraîchement de la D2 (Etoile Rouge, Ndlr)», se souvient Njongo. Même après le départ de Djonkep, il fera partie des hommes de main de Joseph Marius Omog, l’actuel entraîneur principal qui a pris la tête de l’encadrement technique en cours de saison 2005.
L’amour que les entraîneurs et les dirigeants de Fovu ont pour le jeune félin serait proportionnel à son rendement. Moïse Size, le secrétaire général du bureau administratif de Fovu pense de cet attaquant qu’il est un joueur de grande classe, et aux talents exceptionnels. «Il suffit d’un bon encadrement pour qu’il aborde une carrière professionnelle sans grande difficulté», serine Moïse Size.
Un sans visa
De 2005 à 2007, Njongo Lobe Priso a pris une part active dans les différentes prestations de Fovu club de Baham. Tout d’abord demi-finaliste puis finaliste malheureux de la coupe de l’Uniffac* l’année suivante, le club est également quart de finaliste de la coupe du Cameroun en 2005, et finaliste en 2006. En championnat, Fovu est 4e la même saison. Au terme de la phase aller du 48e championnat en cours, Njongo et ses coéquipiers sont en course pour le titre. Sa vivacité dans le jeu, l’esprit de groupe et la discipline qui l’animent sont un atout indéniable que possèdent notre félin. Rarement on le voit contester une décision de l’arbitre sur l’aire de jeu.
A cause de son engagement avec l’équipe nationale A’ pour la coupe Cemac qui a eu lieu récemment à N’Djamena au Tchad, l’ancien élève du Collège Alfred Saker de Douala a actuellement à son actif 4 buts en 10 matches joués. «J’ai la ferme conviction que je pourrai faire mieux pendant la phase retour», espère t-il. Pour ce faire, il compte sur la collaboration de certains de ses coéquipiers, et ne manque pas de faire un clin d’œil à au capitaine Hieck Valery et à Abissonono.
En mai dernier, il s’est vu refuser le visa d’entrée en France, pour un test de recrutement à Sedan. «Ma lettre d’invitation n’a pas abouti à cause d’une succession de jours fériés. Par la suite, les négociations d’obtention de mon visa n’ont rien donné. Actuellement j’attends la reprise du championnat de la ligue 1», prévoit Njongo . Après une présélection au sein des lions cadets et deux au sein des juniors, l’étoile montante de Fovu, encore sous contrat avec son club pour un an, est actuellement sollicité par des clubs tels que le Canon de Yaoundé et l’Union de Douala. En plus de son cœur qui bat pour une carrière professionnelle en Europe.
Pour ceux qui savent qu’il a Samuel Eto’o Fils pour idole, il n’est pas surprenant d’entendre le jeune footballeur, mordu du basket-ball à ses heures libres, projeter faire escale en Espagne avec Philippe Guttierez, son manager, au cas où, une fois en France, le test avec Sedan ne serait pas concluant. Le succès ne s’obtient qu’au bout du rêve et de l’effort.
*Union des Fédérations de Football d’Afrique Centrale
Francis Kamga à Bafoussam