Chers shabbaistes, quand l’heure est grave, il est du devoir de tout patriote de prendre ses responsabilités. En tant qu’officier de réserve, je ne pouvais faire autrement que de revenir aider le pays en danger. Notre sélection nationale se trouve en Côte d’ivoire pour un match d’anthologie et celui que je considère comme le pichichi espagnol m’a aidé à sortir de ma réserve car il m’a spécialement call en précisant que dans les djarras qu’il a promis là, j’aurai ma part de moitié là-dessus (qui est fou).
C’est donc pour helep le kô que je suis à la tête d’une délégation de shabbaeurs qui est arrivée à Babi le lundi 29 août afin de se familiariser avec le pays. Quand je dis nous familiariser avec le pays, je parle plutôt des maquis du pays (moi la Côte d’ivoire, je la connais assez par la télé).
Le shabba a décidé de faire les choses en grand. C’est dans cette optique que pour éviter que notre victoire de ce jour ne souffre d’aucun doute, nous avons décidé de battre les ivoicos sur tous les domaines. Pour cela, dès notre arrivée, nous sommes allés sur la rue princesse voir de quoi avaient l’air les maquis du coin. Amot ne s’est pas fait prier pour commencer a démontrer tout le talent qu’il a acquis sur les « 33 » et les Castels camerounaises en mystifiant les flaguettes (celle que j’ai personnellement surnommé le bébé de la flag ) ivoiriennes. Muna sawa, dans son craning a opté pour la « drogba » en disant qu’il ne se lasserait de cette dernière que le jour du match. Sur le terrain de la minbo ou encore de la zèèèe comme ils disent sur place nous sommes en haut car aucun d’eux n’a pu nous blow là-dessus.
Pendant qu’on mimboyait notre part, n’est-ce pas voilà ivoirien qui dit il sait danser? Pendant qu’il entame coupé, nous sommes en décalé. Dès qu’il passe au pédalé, nous on vire au picasso (souvenirs de carrousel). On a fait jusqu’à on les a même encore nack dans la shake.
Comme j’avais la dalle, j’ai proposé à ma team (shabba team) d’aller grailler quelque chose dans leur montée caveau d’ici qu’ils appellent allocodrome. On ne s’est pas fait prier pour tchop. Tandis qu’Amot attaquait l’Attiéké, poulet bien pimenté avec un riz couché très doux, Muna sawa à djafoul sur les boflotos (beignets) et l’ alloco (mussolê). Moi qui veux à tout prix gagner la Côte d’Ivoire, j’ai demandé un petit kedjenou d’éléphant. La vendeuse a failli finir avec moi : « Hey Camerounais là! Gaou là! Tu penses tu vas quitter Cameroun pour venir manger kedjenou à Babi? Ça ment sur toi dèeh! Ne fait pas comme ton frère journaliste qu’on taxe de mercenaire et puis général en fuite va finir avec toi aussi dèeh».
Ayant amorcé notre intégration sur le territoire ivoico, on a commencé à s’intéresser un peu au ndamba. C’est ainsi qu’on apprend que tous les grimbaïstes ivoicos sont mobilisés pour le match contre nous. En voulant un peu lap le fait qu’ils croient en la magie, il y a un qui nous répond : « Avion qui fait escale chez vous là! Pour une heure et demie là! Tu crois c’est pour saluer? Il faut pas tu vas nous fatiguer dèeh».
On continue à essayer de les cosh, n’est-ce pas on tombe sur le cas de notre pichichi en leur disant qu’il va finir avec eux comme à Yaoundé ? un autre ivoico nous rétorque : « Tu crois que ivoirien est camerounais? Western Union là! Il a laissé Cameroun pour venir chercher ivoirienne, tu crois c’est pourquoi ?». Alors à ce moment on a oublié les civilités et on s’est gâté, il y a eu palabre et après, vous savez que la bibine a ses bons côtés… On s’arrange toujours et c’est ce qui est arrivé.
Ayant un peu laissé de côté le cas de notre pichichi national, on a commencé à évoquer celui de notre défenseur central qui a décidé, contrairement au kengué d’Arsenal, de faire un retour vers la nat. Là alors les ivoico ont étés saignants : « Vous êtes allé chercher joueur qui avait déjà pris sa retraite pour venir barrer Drogba? Ça ment sur vous. Arouna va finir avec ça au Félicia» Alors Muna Sawa qui est le couze du concerné prend sa défense et commence à parler de leur gardien qui est un ancêtre.
Dans la même lancée il rappelle que toute la présumée panoplie des jeunes éléphants a fait un tour à Kumba. Il fallait me voir lap quand l’ivoico a ask : « Kumba là c’est quelle équipe même?». Un ivoico qui venait de djoum dans la discussion est came avec ce qui était une mauvaise nouvelle et comble de tout, il nous l’a attribuée.
Il s’est fâché du fait qu’on dise qu’on ne pratique pas la magie en accusant les camers d’avoir fait les écorces pour qu’un joueur fasse accident. Je me suis rapidement vex contre cette façon de parler en rappelant que le camer ne souhaiterait pas battre une équipe ivoirienne démunie puisque ça enlèverait la saveur à la victoire. Par contre nous compatissons avec eux car au-delà de cette confrontation épique, nous demeurons des frères.
Ayant dit cela une pluie de flaguettes et de « drogba » s’est abattue sur nous. Comme quoi « bien parler» à Doul’ ou à Babi, c’est la même chose.
Quand je vous disais dans le titre de l’article que je prenais mes responsabilités vous vous attendiez à quoi?
Actuellement nous allons vers le stade voir les Éléphants se faire décallement, coupément, camerement!… je vous recame avec les grands divas surtout que les réfrés (les Lions) vont leur faire ça dur!
Auparavant laisse moi finir avec ma drogba. On ne sait jamais. Ça va aider Magnan à bolê le vrai DD.
Qui a dit que les camers ne sont pas mystiques?
Le Shabbaeur