La ville de Namur a été habillée au couleurs « vert-rouge-jaune » samedi. Les anciens Lions indomptables étaient les invités d’honneur d’une journée consacrée à la lutte contre le diabète, avec la présence remarquée du Ministre belge de la Santé.
« On parle beaucoup du Sida, du cancer, mais pas beaucoup du diabète. J’y ai été sensibilisé suite au décès de mon père et je sais que chaque personne a dans sa famille des personnes victimes du diabète », la voix cassée par l’émotion, Sandrine Owoundi, la grande ordonnatrice de la journée s’arrête de parler. La salle l’encourage par des applaudissements, lui permettant d’appeler à ses côtés Bernard Tchoutang, qui fait le plein de ses coéquipiers et prédécesseurs en équipe nationale pour une ovation, qui est le point culminant d’une longue journée sportive et culturelle organisée pour lever des fonds dans la lutte contre le diabète qui touche environ 500 mille personnes au Cameroun, et qui pourrait toucher 6.5% de la population d’ici 2030 si on ne fait rien.
Le Ministre belge de la santé
La journée avait commencé sur les installations du Royal Arquet FC avec un tournoi opposant huit équipes de « deux-zéro » venues du Luxemboug, de Belgique (Charleroi) et de France. Il est 16 heures lorsque les Lions représentant plusieurs générations arrivent sur les lieux de la compétition, accueillis par M. Maxime Prévot, Ministre belge de la santé et Bourgmestre de la ville de Namur et Mme Bissou Ngué la Conseillère aux affaires culturelles de l’ambassade du Cameroun en Belgique. Des champions d’Afrique, des champions olympiques, des quarts de finalistes de la Coupe du monde de football répondent présent et le Ministre de la Santé semble fasciné par les Kana-Biyik, Missé-Missé, Tchoutang, Maboang, Njanka, Ndiefi, Womé, Moukoko Mozer, Epallé, Epané, Ebédé, Kima, Eyidi, Mimpo, Kwelleng ou Bilog Kampos. Initialement programmé pour rester quelques minutes, on voit bien qu’il prend plaisir à rester au milieu de ces champions, prendre la pose, et exécuter les figures protocolaires précédant la rencontre entre les anciens et une sélection des meilleurs joueurs du tournoi.
Pius les a tués en 2002
Sur le terrain, les champions qu’ils sont restés ; malgré les années ; ont assuré une victoire sur les jeunes auxquels ils faisaient face. Présent sur le terrain, le spectacle l’est également sur le banc de touche, où les vannes fusent. « Qui bloque vos buts ? », « Si le djo là marque, on est foutu », « n’est-ce pas qu’il disait qu’il n’allait pas courir ? Le ballon est le plus fort », « tu choisis, tu manges le poulet ou tu joues » et bien d’autres sont des instantanés d’une ambiance bon enfant.
Fin du match, les deux équipes s’embrassent sur le terrain, avant que le festival des selfies ne commence. Les joueurs s’exécutent avec bonne humeur. Parmi les plus demandés, Pius Ndiefi, alpagué par des Maliens : « tu nous a tués en 2002 », lui dit un supporter, « il nous a fait souffrir », reprend un autre, même si aucun des deux ne perd le Nord. « J’active Instagram pour la photo », conclut l’un d’eux en remerciant le joueur pour sa patience. Patients, ils le seront tous, échangeant avec les spectateurs venus les voir, se remémorant des souvenirs avec eux, avant d’aller se préparer pour la soirée. « Je pense qu’ils sont contents, on a mis le feu à la ville de Namur. Et pour une bonne cause », pouvait conclure un valeureux ancien, sur le chemin du retour.