« Oui, on va y aller, je vais répondre et je ne serai pas langue de bois », le ton était donné avant le debut de l’entretien avec Alain Roger Noubissié, le président de Deux-Zéro de Liège qui accueille le tournoi Fifve les 17 et 18 août prochains. Organisation, besoins, le futur hôte n’a rien laissé passer et promet à la fois un beau moment et une réflexion sur les actions à venir pour que la Fifve soit plus forte financièrement.
Bonjour, Liège va accueillir le troisième tournoi de la Fifve les 17 et 18 août prochains. Pourriez-vous nous présenter le 2-0 de Liège ? Comment a-t-il été créé et quels en sont les objectifs ?
Le 2-0 de Liège a une histoire assez longue. On peut dire qu’il est né dans les années 2001-2002. C’était une association de fait, puisqu’elle n’était pas déclarée ; et elle rassemblait ceux qui sont parties d’Afrique pour se chercher. Au départ, il y avait des Guinéens, des Ivoiriens, des Ghanéens, mais comme les Camerounais étaient majoritaires, le groupe s’est recentré auprès de l’un d’entre nous qui avait un bar à côté de la gare Guillemins, chez Liberté, et tout le monde y passait.
Nous avons ensuite eu de nombreuses directions, et je voudrais rendre un hommage particulier à Magellan Daka, qui a initié le 2-0. Il est celui qui a rassemblé, mis les voitures à disposition pour que nous allions à Luxembourg pour notre premier tournoi. Il a vraiment contribué à faire du 2-0 le sport roi en Belgique. De cette période est née le sport au service de la solidarité, puisque la troisième mi-temps était chaque dimanche chez un membre différent du groupe. Chaque joueur donnait une participation aux frais de 5 euros et nous apportions aussi des casiers de boissons. Ça permettait de savoir où chacun vivait et en même temps, chacun essayait de recevoir dans un cadre correct. On se connaissait, et ça favorisait notre intégration en Belgique.
L’étape suivante était la reconnaissance légale, et quand j’ai été élu Président de l’association, j’ai fait écrire des projets qui ont été déposés et ont donné naissance à l’Asbl. Ma vision était d’en faire une association englobante et nous comptons de ce fait dans notre sein des associations à but culturel, dont les présidents et secrétaires généraux sont consultés.
Vous accueillez le troisième tournoi de la FIFVE. Où en êtes-vous des préparatifs ?
Déjà, je voudrais dire à quel point nous sommes fiers d’avoir remporté l’organisation du tournoi 2018 de la Fifve. Et notre but c’est d’apporter une bonne pierre à l’édifice, de sorte que la Fifve devienne une fédération vraiment autonome.
Nous avons voulu placer cette édition sous le signe du bien-être. Il ne fait pas que la Fifve organise un événement où les gens soient mal à l’aise. Le but n’est pas de faire des bénéfices, mais de passer un super moment de convivialité et de fraternité.
Mais je pense aussi que le Fifve doit saisir l’occasion qui lui est donnée par les sacrifices des membres de l’association de Liège, de faire un travail pour obtenir des moyens financiers et matériels qui lui permettent de réaliser sa mission. Sans ces moyens, les objectifs ne pourraient pas être atteints. Même Jésus a fait des miracles, nourri des gens, il faut que la Fifve se dote de moyens propres importants, pour pouvoir aider à la reconversion des joueurs.
Quels seront les temps forts du week-end ?
Déjà vendredi, il y a la conférence qui aura lieu à partir de 18h. Je voudrais qu’il y ait un geste fort, que les délégations comprennent qu’elles doivent augmenter leurs frais de participation, que le bureau de la Fifve comprenne au moins un membre dans chacune des délégations venues, de voir si on ne peut pas mettre une caisse de péréquation pour que les joueurs en activité aident à donner à la Fifve des moyens propres pour aider les anciens.
Le tournoi aura lieu le samedi au complexe de Blegny (à 7 kilomètres du centre-ville de Liège) à partir de 9h le samedi. On fera la soirée de gala au Palais des congrès, qui est la plus belle salle de Wallonie, avec la Meuse qui passe en dessous et qu’on peut voir quand on est à l’intérieur. La soirée sera animée par l’un des DJ les plus célèbres d’Europe, Willy Mix. On s’amuse, mais pas à n’importe quel prix, si un artiste veut donner un coup de main, on est preneur, mais on ne va pas alourdir la facture. On espère au contraire qu’ils vont nous faire la baisser. Avec l’objectif que la Fifve puisse se financer à 100%, sans recourir aux ressources personnelles des membres du bureau.
Quand on organise un événement pareil, ce n’est pas pour gagner de l’argent. Même le Cameroun n’a gagnera pas sur l’organisation de la CAN 2019.
En ce qui concerne les modalités pratiques…
400 chambres ont été publiées, les plus éloignées étant à 7 km. Vendredi soir, un buffet sera ouvert après la conférence. Tous les cafés et restaurants africains de Liège sont ouverts pour ceux qui voudraient. Ils sont situés en centre-ville et à 300-400m, même à pied c’est faisable. Dimanche matin, des bouillons seront ouverts dans tous les bars de Liège. Les taxis privés, les bus (compter une heure, depuis le centre-ville pour arriver au stade), nous avons mis tout à disposition pour que les délégations soient à l’aise.
Je tiens à rendre à toutes les associations qui nous accompagnent, parce que ce n’est pas seulement le 2-0 de Liège ; et deux spécialistes de l’événementiel : Valéry de Liège et VDL productions et le café le Katios où nous nous retrouvons tous les dimanches.