Loin des schémas habituels sur les musiques d’Afrique, la métropole québécoise vivra des moments inédits le 20 novembre prochain alors qu’une formule de « veillée à l’africaine » introduira autour des jumeaux de Masao, des musiciens de classe mondiale pour un rituel tout en puissance.
D’abord le chansonnier et philosophe Ciriac Oloum, Québécois d’adoption et Camerounais d’origine. Homme de lettres, d’esprit et de musiques, ce professeur vient de commettre un premier album dont la richesse et la profondeur des textes se marie plutôt bien avec un fond musical aux arrangements acoustiques finement ciselés. Il faudra absolument être là pour apprécier verbe, verve et rythme livrés par une voix de stentor hautement expressive.
Ensuite, on vibrera au son des jumeaux de Masao qui perpétuent l’essewe (prononcer éssèwè), musique et danse ancestrale du littoral camerounais. Un genre pratiqué depuis des temps immémoriaux lors de cérémonies rituelles ou sociales : travaux champêtres, louanges, célébrations de naissance ou hommages funéraires. Ce genre particulier tourne autour d’une cloche « mukeng » qui donne le tempo de manière assez particulière. Après un premier Opus électrique, la deuxième livraison discographique des Jumeaux de Masao affiche un son acoustique mâtiné de Jazz, de Pop et de reggae. Une production dont l’essence reste invariablement l’éssèwè, qui marque une proximité étonnante avec plusieurs rythmes, et que les Jumeaux de Masao font renaître avec maestria.
Enfin, un méga jam électrique de basse réunira le Québécois Frédéric « Fred » Alarie et les Camerounais Noel Ekwabi et André Manga. Le premier appartient au cercle restreint de bassistes canadiens dont la réputation n’est plus à faire sur la scène internationale, particulièrement dans l’univers du jazz. Ses partenaires d’un soir appartiennent à la « Cameroon Bass Machine ». Une corporation dont les représentants – Richard Bona, Etienne Mbappé, Armand Sabal-Lecco ou encore Guy Nsangué – médusent la scène musicale mondiale depuis plus d’un quart de siècle. Noel Ekwabi et André Manga vivent entre les États-Unis et l’Europe en prêtant leur immense savoir et leur dextérité à des musiciens de renom. Ils ont en commun d’avoir côtoyé l’immense Manu Dibango au sein du « Soul Makossa Gang » du saxophoniste camerounais dont ils ont été chacun directeur musical. La rencontre entre Alarie, Ekwabi et Manga s’annonce explosive et va certainement laisser des traces en prélude à l’avènement de collaborations futures.
Dans un décor approprié et typique, la Salle des fêtes de l’Hôtel de Ville Mont-Royal servira de cadre à un « Soir au village » très particulier à compter de 21 h. Il ne faudra le manquer sous aucun prétexte.