Arrivé au bout d’une insupportable attente (81min), le but de Moukandjo conforte l’option de qualification du Cameroun au tour suivant des éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations édition 2013. Mais pour ce qui est de convaincre et espérer une réconciliation d’avec le public, force est de constater qu’il faudra bien repasser après.
Tous à l’unisson clamaient avant match qu’ils entendaient bien gagner et y mettre de la manière pour espérer se réconcilier avec le public. Le pardon semble-t-il passait inéluctablement par là. On allait voir ce qu’on allait voir. Des mecs bien en place, décidés à nous faire oublier la gifle de Sfax face à la Libye et arrêter ce début de dérapage qui ne les épargne pas non plus dans leur intégrité physique. Au bout de 90 minutes d’un match brouillon avec certes des fulgurances de domination, on peut dire que c’est tout vu. Une criarde mêlée de bonnes intentions ne reposant sur aucun fond de jeu; une dispersion d’énergies faute de vrai leader dépositaire du jeu sur le terrain et la mauvaise impression que derrière tout cela, il n’y a aucune réelle autorité émanant de l’encadrement pour ordonner ce cafouillage.
Vraiment, il y a du souci à se faire pour cette cuvée des Lions indomptables version Denis Lavagne. Malgré des profils enchanteurs dans le rang, elle bute sur on ne sait quel sacré obstacle qui finalement l’empêche de séduire. Cet obstacle ne serait-il pas, en jouant à la devinette, la conjugaison de tous les non-dits qui président à l’existence même du groupe? Les minimalistes qui peuplent aujourd’hui les plateaux des médias et prêchent sans discontinuer l’acceptation sans façon du moindre résultat, devront malgré eux s’interroger. Si gagner est nécessaire, est-ce pour autant suffisant pour ceux qui ambitionnent aller loin et redonner aux Lions un semblant de gloire? En termes simples que recherchons nous concrètement? Une équipe de conquête assisse sur des bases solides ou un regroupement de noms s’efforçant au gré des rencontres, d’honorer pour la forme les grands rendez-vous du football ?
Malgré ce qui a semblé être une domination, rien n’autorise à croire que cette équipe là a du mordant. Qu’elle peut être décisive et capable de transcendance. On ne la sent pas en situation de dominée, capable de baraka. Face à un adversaire peu aguerri aux joutes de cette importance, il faut admettre que c’est un crève-cœur de devoir attendre la fin de partie presque, pour exulter d’un but à la limite entaché de faute.
Passé cet écueil, les vraies choses vont commencer. La compétition va se nourrir de confrontations plus ardues. Mettant en prise des équipes qui ont comme on dit plus ou moins de métier.Et c’est là que prospère toute l’inquiétude qu’on se fait de l’équipe actuelle.
Par Edgar Zacharie Yonkeu