Ces propos, surréalistes pour certains aujourd’hui, ont pourtant bel et bien prononcés a une époque par un entraineur de l’équipe Nationale du Cameroun. Je ne les admets toujours pas. Au nom de cette logique, M. Henri Michel, en 1993-1994, a décide de bâtir une équipe des Lions Indomptables qui s’est très vite fait mâter, a la Coupe du Monde des Etats-Unis, sans gloire.
Henri Michel, déconnecté des valeurs et des habitudes locales, en matière de regroupement et de préparation entre autres, avait bâti une équipe selon certains intérêts inavouables, guidés a cette époque par une logique mercantile. Il avait inaugure le statut « d’entraineur national résidant a l’étranger ».
Cette logique a sans doute été celle de M. Paul Le Guen qui a ensuite pris les commandes de la Sélection Camerounaise en 2009-2010 avec tout le bonheur que nous connaissons. Au delà des résultats plutôt décevants, nous nous arrêterons sur la notion de gestion des hommes et des individualités au sein du groupe à ces périodes. Les résultats ne sont souvent que le reflet de la vie qui anime le groupe, de l’ambiance qui y règne, de la solidarité qui lie les joueurs, indépendamment de leurs liens dans la vie de chaque jour. Gestion désastreuse dans les deux cas. Et des résultats conformes.
Si l’époque Henri Michel est révolue, la gestion Le Guen traine encore ses casseroles. A mon sens, La gestion Le Guen est désormais sur la sellette avec le retour probable et possible de Samuel Eto’o en sélection.
Avec la fin de sa suspension, le retour de M. Samuel Eto’o en sélection est désormais envisageable et je m’amuse de lire et de deviner les peurs que suscite le retour en sélection d’un membre valeureux de l’équipe Nationale du Cameroun, nullement atteint par la limite d’âge et au sommet de son art. Il est à mon sens, étrange de débattre sur le retour possible ou non d’un joueur ayant purgé sa suspension. Il est d’autant plus inquiétant de débattre sur la capacité de ce joueur a porter encore le brassard de capitaine alors que sa suspension est due justement a sa capacité de se poser en rempart et représentant de ses coéquipiers lors du « Marrakechgate ».
Cette situation serait surement moins explosive si la gestion de l’équipe Nationale avait été plus minutieuse et plus objective à une certaine époque. En fait le problème de certains observateurs est de savoir comment le Team Manager actuel et le Capitaine pourraient collaborer si la paix ne revenait pas entre eux, qui ont été opposes par l’inopportune décision de Le Guen de donner le brassard a Samuel au détriment de Rigobert. Cette situation a dégénéré en 2010 et bien au-delà.
Lorsque M. Le Guen a retire le brassard à M. Rigobert Song, j’avais dit que c’était une erreur car à ce moment de sa carrière, Rigo méritait certains égards, compte tenu de son vécu à la tête des Lions et du temps limite qu’il lui restait à vivre en Equipe Nationale. A mon sens, M. Le Guen n’avait pas la qualité et le recul nécessaire pour déchoir M. Song de son Brassard, cet épisode a pourri la vie du vestiaire en Afrique du Sud, et maintenant fait ressurgir les fantômes du déchirement, ou de l’implosion.
Pour l’équilibre des Lions quelle serait la meilleure option ? Se priver d’un des meilleurs attaquants du monde ? L’enrôler et lui retirer le brassard de capitaine ? Que vaudrait un capitaine « déchu » devant ses coéquipiers ? Je souhaite bien du plaisir au ministre Adoum Garoua pour trouver la bonne formule.
A une certaine époque pas très lointaine, nous pensions assez fort pour l’affirmer encore, que le football était régi par certaines règles non écrites et que le respect entre les générations était l’une d’elles. Les joueurs savent de quoi il est question.D’autre part, donner le pouvoir de décisions a certaines personnes fussent-elles dotées d’un pouvoir de sélection et de non-sélections de part leur contrat ne doit pas hypothéquer la vie et la survie d’une équipe qui leur survivra par ailleurs.
M. Lavagne, doit savoir par exemple que le « Cameroun a de grands joueurs, et cela se sait », contrairement a ce que certains entraineurs ont pu penser a certaines époques. Sa voix devrait se faire moins audible lorsqu’il s’agit de designer le capitaine des Lions.
Au delà du débat suscite par l’éventuel retour de Samuel, il est de plus en plus indispensable de réorienter la gestion de la tanière vers des valeurs qui incluent, au-delà du professionnalisme le plus rigoureux, une certaine approche qui doit faire prévaloir le sens du respect. La gestion des Lions continue à se faire au coup par coup et il est désormais important de définir une politique de gestion a long terme qui intègre une politique impérative de résultats mais qui prend en compte des aspects non moins négligeables, à consigner dans un code de conduite qui ne sera plus seulement contraignant pour les joueurs, pour être brandi au gré des intérêts de la Fecafoot ou de la commission de discipline. Le respect, l’Humilité, la bienséance, la compétitivité, doivent être les maitres-mots.
Il est impératif de remettre l’intérêt de la Nation au centre des préoccupations des Lions, qui représentent encore ce que le Cameroun a de plus grand comme ambassadeur. Remettons le RESPECT MUTUEL au centre de notre mode de fonctionnement et encadrons les LIONS avec le maximum de sérénité. Les Lions ont besoin de sentir de la solidarité et de la grandeur d’esprit autour d’eux.
Un brassard de Capitaine ne se brade pas. L’honneur d’un pays ne se brade pas.« Le Cameroun a désormais de grands Joueurs, et ça se sait…. », N’en déplaise a certains entraineurs. Ne bradons pas notre patrimoine en excluant nos meilleurs ambassadeurs.
Jules Denis Onana