M. Mveng a en partie raison lorsqu’il affirme qu’aucun Camerounais n’est apte à diriger la sélection nationale. Il a choisi M. Omam pour le prouver. Il aurait pu choisir n’importe qui, et cela n’aurait rien changé, car la Fécafoot n’a pas pris, au cours des cinq dernières années au mieux, la moindre décision de nature à donner le branle à un mouvement d’embellissement sur le front du foot camerounais.
Peu importe donc si, d’après une rumeur persistante, M. Omam passe son temps à moucharder et à faire donner la Présidence de la République, au mépris du premier devoir qui devrait être le sien, à savoir faire preuve de loyauté et d’éthique à l’égard du sélectionneur.
La Fécafoot n’aurait jamais appuyé la candidature de M. Omam s’il avait les cojones là où on croit qu’il les a. Je le savais ; mes lecteurs le savaient. Le patron de la sélection s’appelle Javier Clemente, qui est bien la même personne que Clemente, Javier, choisie par la Fécafoot, la Présidence de la République et le ministre des Sports, au mépris de toutes nos aspirations et de toutes nos demandes.
Il serait oisif de se lamenter ici sur le sort réservé à M. Clemente. Rien de nouveau sous le soleil camerounais, ce n’était juste qu’une question de jours avant que ne sonne la ruée à la curée. Ce qui est nouveau cette fois-ci, c’est que l’hallali ne vient pas de l’ambassadeur itinérant, mais viendrait plutôt d’un simple faire-valoir que quelques années de football au haut niveau ont mis sur le pinacle et qui ne se sent plus.
Et tout cela pour quelle raison ? Pour deux footballeurs membres à part entière de la sélection nationale tout simplement mis à l’écart pour un seul match ? Ou peut-être parce que, comme le talent se rétrécit en peau de chagrin chez nous il est urgent de ratisser large et d’appâter tous les Camerounais, les indigènes, les mi-vanille mi-indigènes et même les éclopés ? La Présidence de la République, murmure-t-on, aurait exigé la présence de seulement deux de ceux-là et pas celle du fils d’Essuie-Glace ou du neveu du capitaine au long cours? Mais c’est l’Oubangui-Chari en voie de reconquête, ou je n’y comprends plus rien !
M. Clemente n’a pas besoin qu’on lui dise de résister. Il le fait. Ce qu’on doit lui dire, c’est de commencer par virer qui que ce soit dans son entourage qui serait soupçonné de la moindre déloyauté. Ensuite, de ne même pas s’en faire des ukases surréalistes émanant soi-disant de la Présidence de la République.
Au Cameroun, M. Clemente, nous nous réclamons tous de M. Paul Biya. Ces gens à Etoudi qui roulent les mécaniques en l’air mais qui font signer au Président des décrets nommant des fonctionnaires déjà enterrés ne sont pas plus légitimes que nous autres. S’ils faisaient leur travail, ils ne nous embêteraient pas sur le terrain du foot, et tout finirait peut-être par aller mieux.
Mais au fond, je serais porté à plaindre M. Clemente si je ne pensais pas au magot qu’il va empocher bientôt, juste par ce qu’il est blanc. La chienlit s’est installée depuis longtemps ; que le sélectionneur de service sélectionne donc tout le monde tout le temps, le foot reconnaîtra les siens. Et que, tranquillement, il attende d’être viré et de passer à la caisse. Il y a quoi même ? Les vrais responsables de l’incroyable incurie qui plombe toute amélioration sont M. Zoah et la Fécafoot, qui continuent de fuir leurs responsabilités en refusant à chaque occasion de protéger le football et de veiller à son épanouissement.