Depuis le début de la saison, Samuel Eto’o a joué à l’Inter sept matches de championnat en tant que titulaire, et il a marqué au total trois buts, dont un sur penalty. D’après ces chiffres, il fait moitié moins bien que la moyenne de ses saisons passées au Barça, et qui lui avait valu le surnom de « Serial Striker ».
Mais il n’y a pas que les chiffres. Chaque observateur un tant soit peu averti s’est rendu compte que notre goléador passe à la pointe de l’attaque des « Mourinho boys » de longs moments de solitude.
Les milieux offensifs et l’attaquant de soutien semblent en effet obsédés par le but adverse, et on ne compte plus les kilomètres parcourus par l’homme de New Bell en appels vains et épuisants.
Le club souffre évidemment de ce comportement affiché par les Stankovic, Sneijder et autres Ballotelli qui, à l’exception du premier cité, n’ont même pas l’excuse de l’efficacité.
En effet, même si l’Inter semble s’appliquer à bien jouer, on voit bien que le système est loin d’atteindre le niveau de jeu dont le Barça nous régale fréquemment. Les milieux de terrain intéristes sont moins généreux dans l’effort, ils ne se déplacent pas toujours pour offrir des solutions au porteur du ballon et, surtout, ils montrent moins de maîtrise technique que les maestros que sont l’immense Iniesta, le génial Xavi ou le phénoménal Yaya Touré.
Doit-on en conclure que Samuel Eto’o en signant à l’Inter s’est engagé dans une galère ?
Voire.
D’abord, le championnat italien est traditionnellement très défensif, et les connaisseurs du football accepteront raisonnablement que le rendement du Pichichi doive s’incliner à la baisse.
Ensuite, tous les défenseurs de la planète foot jouent le match de leur vie contre notre goléador. Il est donc absurde qu’il soit positionné en attaquant fixe comme en ce moment, puisqu’il est systématiquement empêché (parfois par des moyens dont seuls les défenseurs italiens ont le secret). José Mourinho le comprendra vite, et replacera son « 9 » plus en retrait, à la position qu’il occupait en début de saison, et qui lui permettait de se montrer plus efficace. De toutes les façons, l’Inter devra se résoudre à recruter un milieu offensif plus créatif ou un attaquant supplémentaire.
Enfin, l’arrivée d’Eto’o, présenté comme la star de l’équipe, a sans doute fâché un tantisoit ses partenaires, qui se montrent soucieux de prouver de quoi ils sont capables. Le temps passant et les événements se succédant, les choses reviendront à la normale, et il faudra bien que cette équipe fasse jouer son buteur, pour le bien de tous.
S’il fallait regarder les choses sur un plan purement patriotique, je me réjouis que Samuel Eto’o ait rejoint ce championnat ultra défensif, qui lui présente chaque semaine les difficultés que lui posent les équipes africaines lors des matches sur le continent.
Il n’y a pas meilleure préparation pour jouer à Accra, Libreville, Rabat, voire… Johannesbourg.