J’avais préparé ce témoignage pour te rendre un dernier hommage avant ton inhumation, dans le respect de ton testament maintes fois répétés, mais l’occasion ne m’a pas été donnée de le faire sur place. Peut-être que c’était une exigence malheureuse du Protocole, car tu as été toujours un homme du peuple. Les villageois qui pleuraient lors du passage de ta dépouille pour ton village sur au moins une quarantaine de kilomètres, cette messe obligée par les populations en plein air, ta visite officielle à Douala où toute la population sortie comme un seul homme, t’attendait depuis le fleuve Dibamba jusqu’à Douala, tout cela illustre de toute évidence, ce que tu étais pour le peuple, et que le protocole n’était pas de ton goût.