Depuis quelques mois, le public sportif camerounais et les footballeurs assistent médusés à une crise dont seul le football camerounais a le secret. Alors que le ministre des Sports et de l’éducation physique, Narcisse Mouelle Kombi, par une circulaire datée du 1er octobre 2020, autorise la reprise des activités physiques et sportives sur toute l’étendue du territoire national, les championnats Elite 1 et 2 sont toujours à l’arrêt, la faute en apparence à une crise de compétence entre la Ligue de Football Professionnelle (LFPC) et la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) qui se prolonge indéfiniment.
Mais la réalité est toute autre, cette crise cache une lutte d’influence rugueuse dans laquelle tous les coups et manipulations sont permis entre ceux qui placent le football camerounais sous leur joug peu importe les conséquences sportives et de l’autre « les patriotes » appelons les ainsi parce qu’ils refusent tout diktat des premiers.
Deux chefs de file se dégagent des deux camps. Le premier camp est mené officiellement par le chef de l’actuel exécutif de la FECAFOOT, le président Seidou Mbombo Njoya mais officieusement mené par Samuel Eto’o Fils qui ne s’en cacherait d’ailleurs pas et qui aurait affirmé à ses fidèles qu’il mettrait « tout en œuvre pour écarter quiconque s’attaquera à ses poulains ». Vous l’aurez compris, nous sommes très loin de l’intérêt sportif général.
Le camp des patriotes quant à lui est emmené par deux personnalités qui sans avoir fait alliance, auraient des intérêts convergents dont la reprise du jeu dans des conditions saines. Le premier Abdouraman Hamadou compte y arriver en faisant respecter la légalité, rien que la légalité républicaine. Le second, le président du syndicat national des footballeurs camerounais (SYNAFOC), Geremie Sorel Njitap, conscient des échéances à venir (CHAN et CAN) souhaite que cessent rapidement ces « distractions et querelles enfantines ». Ses adhérents footballeurs en activité le lui réclament à cor et à cri. Pour eux il s’agit d’une question de survie.
Au-delà de la question très sérieuse de la reprise des compétitions se pose désormais la question fondamentale du camp qui présidera aux destinées de notre football pendant les prochaines quatre années ?
Quel profil pour diriger l’immeuble de Tsinga
Le football camerounais en général et la FECAFOOT en particulier ont besoin de dirigeants neufs de vrais leaders rassembleurs dont la voix porte à l’international et qui savent écouter et consulter au plan national.
Mais comme l’on le sait, même la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a. L’équipe de l’actuel président Seidou Mbombo Njoya est sous tutelle et a déjà donné tout ce qu’elle a. On ne voit par quelle alchimie elle pourrait se transcender pour apporter quelque chose de nouveau ou se refaire. Malgré des évidences telles que des décisions claires de la plus haute chambre judiciaire en matière de sport, elle refuse de s’avouer vaincue et vole toujours de procédure en procédure.
Une solution de rechange doit être trouvée pour laisser de côté le juridisme de l’organe chargé du football pour embrasser sa principale mission qui est de gérer le football principalement des jeunes (du U4 au U19), puis amateur, les ligues d’arrondissement, de département, de régions.
En revanche, côté « patriotes » nous avons hâte de voir ce qu’ils ont dans les tripes et plus particulièrement Geremie Sorel Njitap qui après avoir raccroché ses crampons à réussi une reconversion remarquable qu’il est important de souligner. Nanti d’un Master Business Administration (MBA) il est membre du Board de la FIFPro (Syndicat Mondial des Footballeurs Professionnels), Président de la branche Afrique du Syndicat et Président du Syndicat National des footballeurs Camerounais.
Régulièrement consulté par le Président de la FIFA, de la CAF ou même par les autorités camerounaises, sa voix est très écoutée aussi bien sur le plan international que national.
Sur le plan humain , discret , rigoureux et efficace , bête de travail comme attestent ses fameux coup francs redoutés par tous les gardiens de buts, c’est un leader naturel qui saura rassembler autour de lui toutes les compétences et sensibilités pour le grand bénéfice du football camerounais.
Il est temps que le célèbre numéro 8 prenne ses responsabilités.
Rich Emen