J’en connais qui ont piqué un ulcère d’estomac en apprenant le résultat des élections de tout à l’heure. J’en connais qui sont en ce moment sous anti-depresseurs, visiblement au bord d’un infarctus. J’en connais qui ont subitement des envies de suicide. J’en connais qui ont placé leur téléphone portable en mode hors service parce que désemparés, désillusionnés, désarçonnés, piqués au vif après l’annonce d’une (brillante) victoire qui fait si mal qu’ils en ont perdu leur latin. I
Ils sont nombreux à être inconsolables, tant ils ont longtemps nourri le désir de voir Samuel Eto’o, se faire humilier à l’issue de ce scrutin qui a battu tous les records en termes d’audience.
Nombreux sont ces camerounais qui ont délibérément empoisonné leur coeur et leur esprit de haine et de rejet. Qui se sont donnés pour credo « tout sauf Eto’o », croyant qu’en couvrant l’ancien capitaine des Lions indomptables de crasse et de honte, ils reussiraient à changer son destin. Moqué, honni, vomi, conspué et taxé de tous les qualificatifs avillissants pour avoir osé prétendre à diriger une Fecafoot à l’agonie, Samuel Eto’o a été voué aux gémonies. Vilipendé par ses propres frères camerounais, passés maîtres dans l’art de l’assassinat de leurs légendes.
Ils n’ont pas pris la peine de feuilleter les belles pages de son volumineux programme qui a pour lame de fond, « redonner au football camerounais toute sa grandeur ». Ils n’ont pas jugé utile de donner une chance au quadruple Ballon d’Or, soucieux de proposer une thérapie sans complaisance qui sauverait le soldat Fecafoot. Ils n’ont pas voulu cerner les contours de son combat pour le bien des footballeurs parce que trop occupés à lui trouver des arguments devalorisants qui feraient à coup sûr capoter sa longue marche vers le « Palais de Tsinga ». Cet insipide Eto’o bashing entretenu par des mains noires et des pseudos patriotes animés d’un sentiment de haine gratuite, n’a malheureusement eu d’égal que la surprise du triomphe du « 9 ». En l’accusant davoir choisi la mauvaise cible lors de la campagne électorale. En lui faisant le procès d’avoir confondu d’électorat. En lui faisant des tacles irréguliers et en lui promettant l’enfer, ils ont oublié que c’était peut écrit.
A la vérité, la victoire de l’ex attaquant du FC Barcelone n’est pas que le fruit d’une stratégie bien huilée et mis en branle par ses équipes. Ce n’est pas que le fruit d’une campagne qui a finalement séduit et conquis l’électorat et le peuple. C’est aussi et surtout la preuve par « 9 » que Dieu a refusé que sa créature essuie un énième impair, une énième humiliation. Omnipotent et omniscient et plus que jamais convaincu de ses inombrables efforts, de ses nombreux sacrifices consentis, de cette foi et cette passion à sortir le football camerounais des profondeurs abyssales, le Très-haut a refusé que le fils prodige ne sorte par la petite porte. Nos frères ivoiriens disent qu’ « il y’a Dieu dedans ». Cela s’appelle : être touché par la grâce !
#lemeilleurestavenir#
Par Christian TCHAPMI