Autrefois canalisé par l’organisation des sports scolaires et universitaires du Cameroun (Ossuc), le football jeune se meurt au Cameroun. On pense de moins en moins à sa restructuration. C’est le sommet de la pyramide, véritable vache à lait qui attire les attentions et suscite les convoitises. La quasi-totalité des regards sont braqués sur l’équipe fanion de football du Cameroun. Et, à une moindre mesure, sur les championnats de Ligue 1 et 2, plus ou moins rentable. On détourne pratiquement les yeux de la genèse de la formation : Le football à la base.
Le football jeune est un véritable « serpent de mer » au pays de Roger Milla. Tout le monde en parle. Mais personne ne pose d’acte fort pour le régénérer. Le comble est que, les acteurs du secteur reconnaissent sa place prépondérance dans l’éclosion des talents. Mais ils sont très peu à vouloir s’investir dans le domaine, qui nécessite beaucoup de patience. Est-ce parce que les retombées pécuniaires ne sont pas immédiates ?
Une chose est certaine, les succès futur se préparent aujourd’hui. Et tout doit osciller autour de la jeunesse, de la formation. D’où la nécéssité de respecter les différents pallier du développement de l’athlète accompli de demain. Le futur sportif de haut niveau doit être moulé à la base. Il doit ensuite se lancer dans des compétitions départementales, puis régionales. Pour enfin chuter dans la compétition d’élite. Seuls les meilleurs aspireront au monde professionnel.
Comment restructurer le football jeune au Cameroun ? Pour éluder cette problématique, nous nous sommes tournés vers le manager général de l’école de formation, Brasseries du Cameroun, Jean Faubert Nono. Ce dernier a traité la question en trois points majeurs : La classification des structures de formation, un chronogramme du football jeune arrimé au programme scolaire et la relation avec le football senior.
Le football jeune vu par Jean Faubert Nono
1- CLASSIFICATION DES STRUCTURES DE FORMATION
Nous souhaitons attirer l’attention sur le fait qu’il est important de définitivement classifier les structures de formation, ce qui permettra de déterminer celles autorisées à faire signer à leurs joueurs des contrats de formation.
Nous suggérons que cette classification, du ressort de la DIRECTION TECHNIQUE NATIONALE, s’établisse selon un cahier des charges, étant bien entendu que seules les structures de formation agrées par la FECAFOOT sont autorisées à encadrer les jeunes footballeurs et qu’elles sont tenues d’affilier des équipes aux compétitions correspondant aux différentes catégories d’âges :
LES CENTRES DE FORMATION
Seraient ainsi officiellement dénommées CENTRES DE FORMATION les structures disposant d’au moins deux terrains d’entraînement, d’une salle de musculation, d’un responsable de la médecine sportive, d’un ballon d’entraînement au moins par joueur et par catégorie, d’un nombre à déterminer minimum d’éducateurs sous contrat, d’une infrastructure d’hébergement.
Les CENTRES DE FORMATION jouissent du privilège de signer des contrats de formation avec les jeunes footballeurs contrats devant être déposés pour homologation à la FECAFOOT.
Points importants, les CENTRES DE FORMATION doivent pouvoir garantir la prise en charge de la scolarisation de leurs stagiaires sous contrat de formation, contrat de formation prévoyant comme c’est le cas actuellement des dispositions relatives à l’assurance des joueurs.
LES ECOLES DE FOOTBALL
Les ECOLES DE FOOTBALL devraient pouvoir disposer d’un terrain d’entraînement, d’au moins un ballon pour deux joueurs et par catégorie, d’un nombre à déterminer minimum d’éducateurs, d’une trousse médicale de premiers soins.
2- UN CHRONOGRAMME DU FOOTBALL JEUNES ARRIME AU CALENDRIER SCOLAIRE
CHRONOGRAMME 2014/2015
3- RELATIONS AVEC LE FOOTBALL SENIOR
Le football jeune a pour objectif d’alimenter le football sénior avec des joueurs bien formés et donc de qualité, qu’il s’agisse du premier, du second voire du troisième choix.
Les joueurs de qualité exceptionnelle auront de grandes probabilités de ne jamais évoluer dans le championnat sénior camerounais car irrémédiablement sollicités par des clubs européens.
Les autres joueurs pourront en fonction de leur niveau accéder en franchissant plus ou moins d’étapes à l’élite du football camerounais, championnats d’élite qui se doivent d’être redéfinis :
REFORME DU CHAMPIONNAT PROFESSIONNEL
Limité soit à 12 clubs selon un modèle calqué sur le championnat NBA, les clubs se rencontrant à 04 reprises durant la saison, soit à 16 clubs avec à l’issue des 30 journées play off et play down.
Dans les 02 cas ce sont 44 journées qui se dérouleront d’où une compétitivité accrue.
Pas de descente, pas de montée. Des gains tenant compte du classement final Un championnat composé de clubs historiques capables de fédérer une large communauté autour d’eux et devant pouvoir supporter un cahier des charges conséquent.
Ce championnat élitiste sera placé sous la responsabilité de la ligue de football professionnel et serait directement accessible aux jeunes joueurs de premier et second choix.
REFORME DU CHAMPIONNAT AMATEUR SENIOR
A- CREATION D’UN CHAMPIONNAT NATIONAL DE FOOTBALL AMATEUR
Ce championnat se doit d’être l’antichambre du championnat professionnel.
Cette compétition sera accessible aux jeunes issus de la formation de second et troisième choix.
Placé sous l’égide de la Fédération, il serait composé de 04 sous poules résultant d’un découpage géographique et chacune composée de 16 équipes.
B- MAINTIEN DES CHAMPIONNATS REGIONAUX ET DEPARTEMENTAUX
Limitation de ces championnats à 16 équipes.
Cette compétition sera accessible aux jeunes issus de la formation de troisième choix.
C- SUPPRESSION DES CHAMPIONNATS D’ARRONDISSEMENT
Championnats actuellement composés d’équipes utilisant exclusivement des juniors voire cadets !
Cela se fait d’une part au détriment du championnat U19 qui se doit d’être organisé au niveau départemental et d’autre part des jeunes scolarisés car les rencontres se jouent aux heures de classe.
4- RELATIONS AVEC LE FOOTBALL SCOLAIRE
Le football en milieu scolaire doit avoir pour ambition d’alimenter les structures de formation dont les compétitions commenceront avec la catégorie des U15.
Le football en milieu scolaire devra donc uniquement concerner les enfants des catégories U9 / U11 / U13.
Cette action pour être une réussite devra voir la Fédération apporter son soutien de par la mise à disposition de cadres techniques diplômés et adaptés à cette population.
Ainsi, les structures de formation bénéficieront des produits de ce vivier inépuisable et composé alors d’éléments de qualités car ayant acquis grâce à cette synergie FENASCO/FECAFOOT les premiers fondamentaux.
Jean Flaubert NONO, Manager Général école de formation, Brasseries du Cameroun