Voir comment le scoop se propageait la semaine dernière au sujet de la trouvaille de la Lazio, et à quelle vitesse un site à la moralité douteuse, sénégalais de surcroit, a cru bon de ternir la réputation de ce jeune surdoué camerounais peut être révoltant. Et je ne le dis que parce que je ne suis en rien concerné. Le garçon qui essaie de se faire une place au soleil dans ce monde de voyous, lui qui ne l’a pas toujours eu facile.
Malgré un visage balkanisé probablement par une enfance difficile, le jeune homme a fait ses gammes dans les catégories inférieures. Jour après jour, il a cravaché, déjà pour se convaincre qu’il pouvait arriver à être aussi bon que ceux qui sont nés avec une cuillère dorée dans la bouche.
Il a brillamment réussi à non seulement se convaincre, mais à persuader ses dirigeants qu’il méritait d’avoir une chance. Les italiens de la Lazio n’ont pas hésité, mais avec l’avalanche de critiques injustes dont il a fait l’objet, le risque de voir éloigner son intérêt du football a certainement décuplé.
Il convient de tirer un coup de chapeau à son club, la Lazio Rome, qui a géré cette affaire comme cela se devait. Les supputations se sont tues, même sur les réseaux sociaux puisque la mise en garde des administrateurs du club, a du coup fait prendre conscience qu’il existe une déontologie, une règle de bonne conduite. D’ailleurs, le « chiffon » sénégalais a rapidement retiré l’article qui prêtait au camerounais des propos sur son véritable âge et a fait aussi disparaître tous les commentaires s’y rapportant.
Que penser des médias camerounais qui ont flairé le scoop et ont « envahi » la vie de ce jeune garçon? Étant les plus prêts, géographiquement des preuves de cette affaire, quel média camerounais s’est donné la peine d’aller enquêter? de trouver les parents du jeune? d’aller voir les souches de l’état civil? Probablement pas un seul. Au contraire, les railleries de toute sorte fusaient de toute part. Et tous s’en tapent de ce que l’histoire n’était finalement qu’un potin de mensonges.
Minala devra donc assumer tout seul les frais de sa « douloureuse » nature, le poids de son faciès dévergondé.
Il n’est pourtant pas le seul à paraître plus vieux que nature. Le Bayern de Munich dispose en son effectif d’un joueur qui ne joue que deux ou trois mois par saison et qui est d’une adresse chirurgicale, Arjen Robben. Personne pour s’en offusquer bien entendu. Est-ce parce qu’il n’est pas noir? Est-ce parce qu’il n’est pas camerounais?
Qui se souvient de Ravanelli? Paraissait-il son âge? Le truc est qu’il était certainement « bien né ».
Marcel Okala