Il est un constat qu’il n’est plus besoin de poser, les joueurs Africains debordent de talents. ils l’ont prouvé depuis les Tokoto Jean-Pierre, Njo léa, Milla Roger, Abéga Théophile et autres. Malgré ce talent beaucoup n’ont pas eu le profil de carrière auquel on aurait pu légitemement s’attendre. Qu’est-ce qui justifie que ces joueurs de genie ne réussissent pas à évoluer dans les clubs de leurs talents? Qu’est ce qui justifie qu’ils soient rélégués quand ils y jouent, au statut de joueur de seconde zone?
Des joueurs sous-estimés
Beaucoup de raisons peuvent justifier cette situation peu enviable de nos joueurs: difficultés d’adaption dûs au climat, à l’isolement, le paternalisme excessif des agents et entraîneurs, la mauvaise reputation de noceurs invétérés que traînent malheureusement nos joueurs depuis la génération des Jules Bocandé, Mbida Gregroire etc… Mais ces raisons aussi vraies
soient-elles pour de nouveaux joueurs ne suffisent plus lorsque lesdits footballeurs ont déjà derrière eux un background bien étoffé, quand ils sont déjà considérés comme les meilleurs à leurs postes, quand leurs statistiques et leurs expériences sur la pelouse plaident en leurs faveurs. L’actualité récente est assez curieuse car elle fourmille d’exemples allant dans le sens des joueurs à la notoriété établie qui ont, soit de la peine à se maintenir dans leur club en fin de contrat ou qui ont du mal à se faire signer des clubs où ils se trouvent en prêt.
Il suffira, sans vouloir focaliser sur ces cas particuliers, de regarder les cas Marc-Vivien Foé, Etame Mayer qui s’est converti en latéral, Geremi Njitap qui a dû aller en Premiership pour s’en convaincre.
Une mentalité à renover
Quelqu’un disait dejà ceci: « peu importe qui vous êtes, ce qui importe c’est ce que les gens pensent que vous êtes ». Nous sommes à une époque où l’image vaut parfois mieux que l’être. Nos joueurs semblent encore être à la traîne à ce niveau de la gestion de carrière. Ils semblent encore considérer, dans la majorité, un contrat signé comme un don, un cadeau que veut bien leur faire leur manager ou leur sélectionneur de club selon le cas. Cet etat des choses est dû à une gestion d’amateur de
l’image de marque du joueur qui est laissé soit à la merci d’un gérant qui n’y connait pas grand chose.
Un regard englobant chez d’autres joueurs à la renomée établie nous laisse voir que cet aspect de leur vie professionnelle est geré par des firmes ou alors par des particuliers experts en la matière. Leur réussite n’est pas fortuite et la capacité qu’ils ont à mobiliser les équipes derrière eux n’est pas un fait du hasard. Salgado, Ray Parlour, Ljunberg qui evoluent au plus haut niveau valent-ils vraiment nos Mbami, Keita ou encore Yobo? Comment comprendre qu’un Marc-Vivien Foé déclare à la presse qu’il ne vaut pas 7 millions de livres? Comment comprendre que son gérant demande à Lyon de reconsiderer la valeur marchande du joueur alors que c’est le prix qui était convenu à l’origine du contrat de prêt entre Lyon et Manchester City?
Cet exemple ne nous permet t’il pas de voir l’état d’esprit de nos athlètes? Alors qu’on a vu Keegan faire des pieds et des mains pour signer un Fowler en disgrâce à Leeds, alors que pour ce joueur il etait prêt à dépenser 12 millions de livres, le même gérant qui avait déjà pris des ententes de principe avec Lyon veut revenir sur le prix d’achat de Foé avec… l’assentiment de ce dernier qui dit ne pas valoir son prix!
On se souvient tout autant des cas Joseph Désiré Job. Patrice Abanda passe par les mêmes problèmes au Sparta Prague. Le problème est donc entier; nos joueurs doivent revoir leur profil personnel, améliorer leur image pour tirer au mieux profit de tout le potentiel qu’on leur connaît.
Roch Senji