Qu’entends-je donc? Le sélectionneur des Lions se serait fait porter pâle pour se soustraire à un ukase de la Fécafoot et de M. Zoah ? Mais alors, à défaut de bâtir une équipe compétente, comme je l’ai toujours redouté, l’atrabilaire petit Basque est en train de monter furieusement dans mon estime.
La « maladie diplomatique » de M. Clemente, sur la foi de l’analyse faite par mon confrère à Yaoundé, n’est sans doute pas le scorbut, qui avait décimé tant d’autres Blancs venus porter la bonne parole de la civilisation aux indigènes dans nos contrées inhospitalières. M. Clemente n’a pratiquement jamais mis les pieds chez nous et, dans le fond, peu nous chaut. Ses visites chez nous n’intéressent que M. Mveng et M. Iya, grands recycleurs d’entraîneurs blancs avariés.
Cela dit, que ce has been tiré par mégarde du sommeil dont il n’aurait jamais dû être dérangé se rebiffe face aux inconséquences du ministère et de la Fécafoot, quel sujet de satisfaction quand même ! Nous n’attendons rien de bon de la part de M. Clemente ; ce n’est tout simplement pas l’entraîneur qu’il nous fallait. Mais nous ne considérons pas que notre entraîneur, peu importe le peu de confiance qu’il inspire, soit convoqué comme un écolier pour « justifier » ses choix. C’est aussi simple que ça. Un entraîneur des Lions, bien choisi, doit avoir toute la latitude voulue pour bâtir l’équipe qu’il veut.
Alors, donc, M. Clemente, ne vous en faites pas. Reposez-vous chez vous, gardez le lit, dormez ! Et si vous me permettez un conseil, je parodierais volontiers Carnéade disant à Chrysippe, dans les Tusculanes de Cicéron : « Vel stertas licet ». Ronflez même, si vous voulez.