Bonjour à tous. Je vous écris depuis l’Afrique du Sud où je commente les matches de la Coupe du Monde 2010 pour l’Union Africaine de Radiodiffusion(UAR ). Depuis l’élimination des Lions Indomptables, et particulièrement depuis les rumeurs volontairement entretenues sur l’arrivée de Lothar Mathaus à la tête des Lions Indomptables, je brûle d’envie de participer au débat, et chaque jour, je m’exclame seul : « Pour qui se prennent-ils à la Fécafoot » ? Mon interrogation est à la frontière de la colère, du SOS et surtout de l’interpellation de ceux qui ont en charge la gestion des destinées du Cameroun.
L’élimination précoce des Lions Indomptables de la Coupe du Monde Sud africaine, ne devrait pas étonner ceux qui suivent avec assiduité l’évolution du football camerounais depuis plus de dix ans, mais elle oblige tous ceux là à dire « trop c’est trop » . Monsieur Iya Mohammed et toute sa bande, trône à la tête du football camerounais depuis 1999. Donc, depuis onze ans. À quelques exceptions près, son entourage n’a pas changé, donc tous aujourd’hui assument jusqu’au bout des ongles, les délices et les servitudes de leur aventure.
En 2000, le Cameroun gagne la Coupe des Nations et dans la foulée, récidive le succès l’édition suivante, non sans remporter une médaille d’or aux jeux olympiques et une place de finaliste à la Coupe des Confédérations en 2003 en France. Je suis de ceux qui pensent qu’il ya lieu d’acclamer Monsieur Iya et sa bande, me démarquant des rabats joie qui à tort ou à raison, pensent que ces succès là, n’ont rien à voir avec la qualité de gestion du football camerounais. Chapeau bas Monsieur Iya Mohammed.
Mais en assumant avec fierté les succès engrangés, je me pose la question de savoir si Iya Mohammed s’est une seule fois posé la question de savoir, quels étaient les ingrédients de la victoire. Probablement il les a attribués à la veine qui semble l’accompagner dans toute sa carrière professionnelle. Oui monsieur Iya, vous êtes chanceux (…)Mais la chance qui vous a jusque là accompagné, s’est donc subitement évaporée ! Puisque depuis 2004, rien ne semble plus vous sourire, et vous semblez vous en complaire.
2004, 2006, 2008,2010, quatre coupes d’Afrique des Nations, gâchées par votre insouciance, malgré la génération en or dont vous disposez. Oui vous êtes chanceux, Monsieur Iya Mohammed ! Avoir Samuel Eto’o, Patrick Mboma, Rigobert Song, Géremie Njitap, Pierre Womè, Joseph Désiré Job, Marc Vivien Foé, Idriss Carlos Kameni, etc.., en même temps, des joueurs dont tout équipe au monde rêverait avoir. Vous vous les avez eus pour deux maigres trophées. On peut s’en vanter, mais on aurait pu attendre mieux.
Décidément, la chance vous accompagne ! C’est sous votre règne que le Cameroun a été présenté comme un favori de la Coupe du Monde. C’était en 2002. Qu’est-ce que vous en avez fait ? Des Joueurs qui revendiquent des primes à Paris, des avions qui font des escales forcées à Shanghai, les Lions qui arrivent avec beaucoup de retard en Corée Japon, pour une prestation finalement en déça de la moyenne. A l’époque, ceux qui imploraient votre pardon, disaient de cette équipe du Cameroun, qu’elle était jeune et qu’elle avait le temps de se rattraper pour les coupes du monde suivantes. Vous avez réalisé l’exploit de manquer la qualification en 2006 et de tomber lamentablement en 2010. Fin de cycle. Toute une génération de génie coule. Le problème c’est qu’elle coule et le Titanic qui les accompagne, veut continuer à être considéré comme tel sur la base des seules épaves de coque que la mer entraine au gré des vagues. Voilà où est le problème, voilà ce qui choque. Alors qu’à chaque fois, on tourne la page en espérant que vous sortirez de votre caverne platonicienne, vous assimilez cela, vous et votre équipe, à de l’apathie, de l’idiotie et de la cécité.
Non, nous ne sommes pas dupes. La Fecafoot est la seule fédération au monde à rémunérer mensuellement ses délégués sans compter les frais divers offerts lors des diverses réunions. Ces délégués de l’assemblée générale de la Fécafoot que vous entretenez grassement pour vous assurer une éternité au poste en attendant un strapontin ministériel, ont pleuré au soir du match contre le Danemark, donc ils ont tout aussi mal que le reste des Camerounais. Il arrivera donc un jour, où les bourdonnements de leurs ventres, que vous calmez par doses homéopathiques, vont se substituer aux bourdonnements de la cervelle. Je ne sais pas quand, mais je fais confiance à Abraham Lincoln qui disait « On peut tromper une partie du peuple tout le temps. On peut tromper tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ». (…)
Depuis votre prise de fonction à la Fécafoot, vous avez servi au peuple camerounais, des entraineurs aussi curieux les uns que les autres. Entre ceux que vous licenciez sans raison valable (Lechantre), ceux qui disparaissent sans crier gare (Arie Ahn et Otto Pfister) et ceux qui vous insultaient copieusement avant de s’effacer (Artur Jorge, Paul Leguen), vous n’avez trouvé aucun oiseau rare capable de travailler dans la durée et sereinement. A chaque fois, vous évoquiez l’ingérence du ministère des sports, qui vous empêchaient franchement de travailler. Et sincèrement, entre les humeurs de Thierry Augustin Edjoa et le laxisme dérangeant de Mbarga Mboa, vous avez eu maille à partir. Mais voilà, un ministre est arrivé, il vous a laissé la responsabilité de choisir un entraîneur, vous êtes allez chercher Paul Leguen. Et maintenant ?
Qu’avez-vous à dire aux camerounais ? Vous ne vous êtes même pas dérangé de vous expliquer, que déjà vous êtes à la recherche de Lothar Mathaus. Dois-je comprendre que c’est l’entraineur le problème ? Vos acolytes et vos défenseurs se précipitent à expliquer votre maladresse par l’imminence des compétitions. A-t-on besoin de Mathaus pour qualifier le Cameroun à la Can ? Je ne pense pas. Et comme vous êtes réfractaire au bilan, vous ne vous êtes même pas rendu compte que comme Paul Leguen, Mathaus est d’abord consultant des télévisions et continuera sûrement ses consultations. Il est en Afrique du sud pour cela. Vous n’assimilez donc pas très vite les leçons.
De mémoire de journaliste sportif, je n’ai jamais eu vent de votre vision du football camerounais que vous dirigez ! Comment l’aurais-je eu quand le Président d’une fédération n’a jamais convoqué de conférence de presse seul ou se prêter à une émission en direct à la radio ou à la télé ? Juste des interviews de presse écrite, où les négriers de service, se chargent de pondre à votre place, une philosophie du foot qui n’existe que dans leur tête.
Mathaus va rester au Cameroun pendant combien d’années ? Pour quel objectif ? Voilà ce qu’il faut savoir. De la même façon que les enseignants de littérature dans les lycées apprennent à leurs élèves qu’une dissertation s’étale sur une thèse, une antithèse et une synthèse, de la même façon vous avez le devoir de dévoiler le squelette de votre dissertation footballistique. Même quand on n’a pas intégré cette logique, il est facile de se référer à ceux le savent.
C’est peut-être la situation des Lions Indomptables qui guide ma sortie publique, mais ceux qui me côtoient savent que je ne regarde plus aucun match de votre championnat d’élite depuis deux ans, et ces mêmes personnes savent pourtant que j’étais assidu au rendez vous. Je ne suis pas une référence peut être, mais un tel désintérêt pour quelqu’un dont la matière de travail reste le foot, devrait vous indiquer quelle est la profondeur de la plaie et de la cassure. Ceux qui vont encore au stade, sont soit des agents de joueurs qui sont à la chasse des talents, soit les membres des clubs affiliés à vos championnats, soit des personnes qui s’ennuient faute de loisirs. Les amoureux du foot se comptent du bout des doigts dans vos stades et la grosse quantité est tassée devant les écrans de télévisions pour déguster des championnats qui leur offrent mieux.
Depuis 1981, aucun club camerounais n’arrive à gagner une coupe continentale. Même Coton Sport n’y arrive pas ! Quelle stratégie depuis plus de dix ans pour trouver l’antidote ? Regardons-nous dans les yeux, et marquons l’histoire !
Au forum du football organisé par le ministère des sports et la Fécafoot, Monsieur Iya Mohammed a lu un discours d’ouverture où il faisait clairement savoir que tout avait été jusque là parfait, là où on attendait qu’il révèle les écueils et les pesanteurs pour que ceux qui étaient venus au chevet du football camerounais s’y penchent. Voilà un exemple de cécité qui donne peut être à penser que les membres actuels de la Fécafoot sont convaincus d’être dans le vrai, du bon coté, en développant une paranoïa qui finit par pénaliser tout le football camerounais. De grâce, aidons les à sortir de la Caverne où ils ne voient que des ombres … Aidons les avant que l’oiseau de minerve ne prenne son envol.