Dans notre pays, le crime pédérastique ne paie pas. C’est écrit dans la loi. Comment peut-on alors admettre, toujours dans notre pays, que les femmes soient autorisées à manger du pain de fesse? Le fruit de l’activité d’une femme liée aux interactions avec des hommes ne saurait être entièrement et exclusivement consommé par celle-ci. Des générations de souteneurs et de maquereaux sont là pour le confirmer. M. Eto’o, ce me semble, est dans son droit de réclamer que lui soient restituées toutes les largesses qui n’avaient qu’une seule fin : renforcer les appas de la superbe pétroleuse et, partant, sa valeur sur le marché du donner et du recevoir. C’est là le principe.
Il y a plus, bien sûr. Toute femme entretenue, et particulièrement au niveau consenti par M. Eto’o, signe tacitement un accord d’exclusivité émotionnelle et physique. Le corps du délit, ou du bris de contrat si vous aimez pinailler, c’est bien le corps de mademoiselle. Ce corps ciselé par un orfèvre semble être l’objet qui prouve matériellement qu’il y a eu maldonne : il aurait été maculé par des tiers. Peu me chaut les arguties de nos vedettes des prétoires, un bris de contrat, tacite ou non, est un bris de contrat. La réparation est de rigueur. Il faut donc rembourser.
Il y a encore plus, évidemment. La communauté footballistique du Cameroun ne nourrit pas de sentiments particulièrement chaleureux à l’égard de M. Eto’o et de ses camarades de vestiaire. Cela, je dois dire, ne nous empêche toutefois pas de penser fortement qu’il a été spolié d’un bien dont il était l’usufruitier exclusif. Nous pensons également que nous aussi avons été lésés par ces gens et que, sous couleur de réparation, les sommes qui leur ont été versées doivent être remboursées pour cause de bris de contrat.
Que tout le monde rembourse donc tout le monde et que chacun continue sa route de son côté. Il n’y a pas vraiment matière à la guerre ici et, c’est connu, une entente à l’amiable est préférable à une ordonnance du juge.
Léon Gwod