Ce n’est pas uniquement parce que je me méfie des gens qui portent des noms à particules que je vais battre froid à une personnalité enfin élue selon les règles du moment à la tête de la Fécafoot. Je regrette d’avouer que je ne vous connais pas ; je bats ma coulpe, je n’ai aucune excuse pour vous avoir ignoré si longtemps alors que j’étais bien conscient, vu l’environnement interlope dans lequel a toujours baigné la Fécafoot, que votre ascension jusqu’au poste suprême était irrésistible.
Je ne vous aime pas spécialement, vous n’avez jamais eu mon suffrage. C’est injuste, bien sûr, vous ne m’avez rien fait et vous avez plutôt une bonne tête. Rien de personnel donc dans le quant-à-soi dans lequel j’ai choisi de camper depuis si longtemps. Vous êtes, M. le président, vous et la très grande partie de votre équipe, les principales causes de la normalisation. Cette normalisation qui nous a été imposée à cause de l’incompétence, de l’irresponsabilité, de la morgue, des innombrables cas d’indélicatesse présumée de l’équipe dont vous avez fait partie depuis tellement longtemps. Le dégoût que vous avez fini par nous inspirer a largement dépassé la honte que les lamentables personnages qui vous ont devancé ont versée sur nous.
Cela vous dérange-t-il un peu que vous soyez encore là, et surtout aux commandes, après une normalisation qui devait en toute logique vous mettre à la porte ? Finalement à quoi aura donc servi cette normalisation ? Pensez-vous vraiment que vous avez la crédibilité voulue pour faire éclore une Fécafoot nouvelle ?
Peu importe vos qualités et votre intégrité personnelle, je ne crois pas que vous êtes le merle blanc qu’on attendait. Je ne crois pas que vous pouvez nous promettre maintenant ce que vous, en première ligne, n’avez jamais réalisé en dix ans. Vous avez indiqué à quelle sauce nous serons mangés, vous avez tué tout espoir en ramenant à vos côtés les même gens qui ont toujours été là et qui, ce n’est qu’une question de temps, vont faire ce qu’ils ont toujours fait, à savoir plomber toute action dont le socle est la transparence et l’obligation de rendre compte. Vous allez voir.
Vous êtes le président maintenant, je ne vous apprends rien, et je ne peux que souhaiter, comme le poète anglais, que vous ayez le courage et la tête pour mener à bien votre mission. S’agissant de la Fécafoot, il faut plus, vous vous en doutez bien. Vous devez assumer la responsabilité à tous les plans en vous conduisant avec transparence, intégrité et crédibilité. C’est de cette façon que vous pourrez protéger et faire croître l’institution dont vous avez maintenant la charge. À l’égard des gogos et des moins-que-rien que nous sommes à l’extérieur de votre cercle, pensez, n’oubliez jamais un instant, que vous avez l’obligation de nous rendre compte de la gestion de la Fécafoot. Parce que, c’est inéluctable, nous aurons un jour l’occasion de mettre l’un d’entre vous à la porte par la seule force du nombre et des urnes.
Léon Gwod