Ils sont très nombreux ! Ils sont camerounais. A un moment ou à un autre, ils ont connu le banc de touche des Lions Indomptables, comme entraîneur principal, adjoint ou entraîneur des gardiens. Leur séjour aura été bref ou long. Comme à Sydney en 2000, certains ont écrit les lettres de noblesse du football africain. Comme dénominateur commun, aucun d’entre n’a reçu le respect ni de la Fédération camerounaise de football, ni du Ministère des sports.
Pourtant, ce sont ces petites mains, en collaboration avec la Direction technique qui devaient de tout temps servir de fil conducteur pour perpétuer l’ADN de l’équipe nationale.
Ils, c’est : Raymond FOBETE, Jean ATANGANA OTTOU, Leonard NSEKE, Jean Michel DJELEZECK, Laurent EDOA BENGONO, Jean ATANGANA OTTOU, Ben Barek MOUDIO, Zacharie NOAH, Eugène NJO LÉA, AMAH Pierrot, Michel KAHAM, Jules NYONGHA, Jean MANGA ONGUENE, Jean Paul AKONO, Jean-Pierre SADI, Jean YOUDON, Dominique WANSI, NGWÉHA IKOUAM Fils, Albert NGUIDJOL, Thomas NKONO, Jacques SONGO’O, Marius OMOG, Martin NDTOUNGOU MPILE, François OMAM BIYIK, Bonaventure DJONKEP, Alioum BOUKAR, Alexandre BELINGA…
A chaque fois qu’il a fallu trouver un nouvel entraîneur aux Lions Indomptables, comme un serpent de mer, le débat est revenu sur la table. Faut-il ou pas choisir un entraîneur national ? FOUTAISES !! Les différents présidents qui se sont succédés à la FECAFOOT jusque-là ont le complexe du Nègre. Ils n’ont jamais cru un entraîneur camerounais réellement capable de mener à bien cette tâche. Quand il leur est arrivé de nommer un entraîneur national, c’était soit pour régler un compte et le laisser tomber dès le premier prétexte (Remember Manga-Depireux, Akono-Lechantre, Akono-Lavagne), soit pour ne lui accorder aucun moyen, lui mettre les bâtons dans les roues, le pousser à la faute pour mieux justifier le recrutement d’un blanc bien blond et percevoir des rétro-commissions.
Sinon, comment justifier les moyens mis en 1994 à la disposition d’Henri Michel et que, aussitôt Jules Nyongha à la tête de l’équipe, que les joueurs en soient à se rafraîchir aux robinets des toilettes ? Comment justifier que Paul Leguen ait droit à un avion spécial ou à la première classe, et qu’Akono, qui ne perçoit pas son salaire, ait expliqué qu’il n’avait même pas de crédit pour appeler les jours (MTN et Orange étaient sponsors des Lions à l’époque) ? Certes, la corruption est un sport national au pays des Lions Indomptables, mais comment l’éviter dans ces conditions? Les entraîneurs nationaux devraient montrer un peu de personnalité et arrêter de s’associer à cette comédie.
Je ne voudrai pas prêter des intentions à la Normalisation à la FECAFOOT actuellement. J’ai plutôt tendance à croire qu’ils sont animés de bonnes intentions. Au lieu d’engager une ènième fois le débat sur la nationalité du prochain dresseur des Lions, il faudrait une fois pour toutes expliquer que les Lions ont besoin d’un entraîneur connu, compétent, qui a un vécu, un palmarès, de la personnalité, qui ne viendra pas au Cameroun juste tous les 3 mois. Et si, pour une fois on veut faire confiance à un entraîneur national, de grâce, il faut abandonner la génération des Akono-Manga-Sadi et consort… Elle n’est plus capable de s’adapter au football moderne. Et pour juger équitablement les entraîneurs nationaux, mettez les hommes compétents aux bonnes places, donnez-leur les mêmes moyens qu’aux occidentaux, arrêtez de leur imposer vos neveux et après, on pourra les juger.
Claude KANA,
Historien du football, auteur de « La fabuleuse histoire des lions indomptables : De Samuel Mbappé Léppé à Samuel Eto’o »
Claude Kana est un juriste de Formation, Docteur en Droit International de l’Université de Genève. Il est CEO du cabinet Kana 1 Partner (Suisse) et agent de joueurs FIFA.