La lecture de la bafouille de M. Rigobert Song m’a amené à une évidence : le nègre de l’ancien capitaine n’est pas M. Junior Binyam. La syntaxe eût été sans doute meilleure, mais surtout, connaissant un peu Junior comme je le connais, il n’aurait jamais participé à la rédaction du serment de la Patrouille des castors des nouveaux scouts du Cameroun.
M. Rigobert Song, nouveau team manager (responsable logistico-administratif des Lions indomptables, n’est-ce pas ?), est donc bien seul et, manifestement, a besoin d’aide.
Personne n’a donc dit à M. Song le rôle qui était le sien. Personne ne lui a dit les attributions de son poste ni les résultats qui étaient attendus de lui. Et, laissé seul par ceux qui l’ont nommé pour des raisons autres que l’efficacité de la gestion des Lions, en bon homme de troupe qu’il a toujours été, l’ancien capitaine n’a rien trouvé d’autre que d’emboucher le clairon des troufions du football. Garde à vous !
Cette première apparition de M. Song est navrante parce que, sans doute, notre capitaine croit à l’utilité de la niaiserie qu’il vient de commettre, mais elle fait surtout mal à ceux qui l’aiment et le respectent, parce qu’elle montre bien que ceux qui l’ont mis là où il est savent qu’il n’a aucune chance de réussir et s’en réjouissent.
D’ici que M. Song s’aperçoive qu’il n’a pas été recruté pour jouer les motivateurs ou les pom-pom girls des Lions, il aura perdu son aura et largement défrisé son blason. Ceux qui apparemment souscrivent avec enthousiasme à l’initiative du capitaine, les joueurs, les encadreurs et les gogos, rigolent en cachette en relisant le contenu du fameux serment. Ils rigolent en fait de M. Rigobert Song. Et c’est bien dommage.