Je vais vous faire une confidence, qui n’en est pas vraiment une : je ne suis pas plus journaliste que la plupart des Camerounais sont plombiers, maçons, pharmaciens ou même ministres. J’ai cependant des circonstances atténuantes : personne ne m’a jamais nommé au poste de journaliste.
Je me dis quand même que si M. Adoum Garoua peut être et rester MINSEP après avoir recruté un sélectionneur en lui donnant comme consigne de faire passer les Lions du tréfonds du classement mondial à la première place africaine, en cinq mois à peine, alors toutes les impostures sont permises. Donc à imposteur, imposteur et demi : je suis là et je reste là.
Je dois quitter la quiétude et la douceur des hauteurs de Carthage, à cet endroit précis où Didon fut séduite et délaissée par le Troyen Enée, moi qui ai pour voisin Térence l’Africain, pour me rendre à Saguntum, plus au sud, la vieille cité romaine des jeux de vilains, pour faire mon travail de journaliste. En toute honnêteté, je ne sais pas trop à quoi m’en tenir. Pour ce voyage, j’ai pour unique viatique mon fidèle baise-en-ville, que je traîne depuis 1994, la première année où, parti d’Ottawa, en Ontario, je m’étais rendu à Oxnard, en Californie, rencontrer les Lions et faire du journalisme footballistique. Je n’emporte rien d’autre.
J’ai besoin d’aide. Dites-moi quoi dire, quoi faire et, surtout, à qui poser quelle question. Donnez-moi votre message et je promets de le livrer à la bonne personne. Comme ça, au moins, au lieu de jouer au journaliste, je m’engage à jouer au messager.