M. Akono, fallait peut-être pas le recruter, même pour faire plaisir à M. Manga Onguéné, dont le soupir de soulagement a été entendu jusqu’à Sipandang. Mais les gens comme M. Akono sont comme ça : vous les jetez à la mer et ils ressortent un poisson dans la bouche. Ils sont tombés dans le pot de la chance quand ils étaient au berceau.
Car autrement, comment expliquer que M. Akono soit sélectionneur récidiviste, bénéficiaire d’une sinécure terrible à la DTN, gagnant par mégarde d’une médaille olympique et maintenant pompier de service ? Quoi d’autre, dans le cas de notre coach, qu’une chance indéfinissable comme source de tant de bienfaits?
Le feu qui brûle depuis quelque temps risque fort bien de s’éteindre de lui-même, et vous allez voir que le blason de M. Akono va s’enrichir d’un nouveau prestige auquel le coach n’aura contribué que de façon accessoire. Mais peu importe, à la fin, que hormis une bonne réputation de footballeur teigneux et honnête, notre coach ne soit reconnu ni comme fin stratège, ni comme particulièrement soucieux d’éthique et de bonne gouvernance, peu importe qu’on ne lui reconnaisse aucune proposition forte et crédible sur l’avenir du foot au Cameroun ou l’avenir des Lions, M. Akono est, j’en ai un peu les larmes aux yeux, notre seul et dernier espoir.
Si notre légendaire « ntong » a bien un coach, eh ! bien, M. Garoua aura pour une rare fois fait œuvre pie en le recrutant. M. Akono, qui n’a jamais compris qu’on ne lui ait pas dressé une statue après le sacre olympique et qui ne supportait pas de passer après M. Manga Onguéné, peut se rassurer : qu’il gagne, et le peuple va lui baiser les pieds. Mais comme je ne crois pas qu’il a l’habileté voulue ni les éléments qu’il faut pour gagner, je serais pleinement satisfait si le coach usait de sa nouvelle gloire retrouvée pour faire lever les scellés sur un établissement public du côté de Titi Garage accusé d’association de pédérastes où lui et moi, sans nous douter de rien, avions nos habitudes.