Peut-être est-ce parce que l’audience de leurs propos dans leur tête comme ils s’imaginent, ne déborde pas du cadre national, que des responsables de la FECAFOOT, usent d’une logorrhée creuse pour se donner bonne conscience quand on les met face à leurs échecs ou plutôt à leur incompétence. Erreur. Ils sont dans la honte et nous y malaxent depuis des lustres. L’image qu’ils donnent du football camerounais fait pitié à l’international. L’urgence c’est qu’ils fassent au moins profil bas en se taisant.
La dernière crise en date, née du refus de Samuel Eto’o Fils d’honorer de sa présence sa re-convocation en équipe nationale, n’a pas fini d’agiter le landernau sportif national et plus précisément la fédération camerounaise de football. Cette association, dont le président par ses silences cultive une prudence de sioux,dépareille avec quelques uns de ses collaborateurs qui ont la langue bien pendue et surtout mal pendue. Engraissés par les exploits de ceux qu’ils méprisent aujourd’hui, ces hiboux qui auraient mieux fait de rester dans le noir, sortent leurs gros yeux en plein jour pour développer un argumentaire à la fois ridicule et inacceptable. Mais que disent-ils? Ma foi! que les joueurs doivent se contenter de jouer et eux les dirigeants, de diriger. Plus ingénieux même, ils nous expliquent pince sans rire, qu’ils ne peuvent faire qu’avec les moyens qu’ils ont. Histoire de dire que jusqu’ici, ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes, accompli des miracles avec le peu qu’ils ont engrangé et pour cela, respect. Ironisant maladroitement, ils vont jusqu’à dire à ceux qui leur demande de professionnaliser leur gestion, d’être eux aussi des professionnels à leur niveau. Le clou dans cette phraséologie convenue, c’est enfin le patriotisme qu’on déclame à tout va comme une camisole de force, argument voulu imparable pour culpabiliser ceux- là qui ont eu l’outrecuidance de ramer à contre courant. Comme tout cela à la fin est bien pathétique!
Avant d’aller plus loin et pour que les choses soient plus claires, un petit rappel s’impose. C’est celui qui consiste à dire que la Fécafoot ne produit rien pour se croire obligée de faire la leçon aux autres. Elle n’est qu’une structure parasite de gestion de notre football. Elle se contente de gérer les retombées financières, matérielles et immatérielles des exploits du football camerounais.Si donc elle se prend au sérieux, il ne faudrait surtout pas qu’elle oublie de qui elle tient cette valeur. D’entendre ses dirigeants se prendre pour le nombril du monde, piétiner sans façon des icônes de référence de notre football, flanque des crises d’urticaire au simple citoyen qui rame dur et attend de rêver avec la meilleure des sélections possibles. Diriger dans la tête de ces nobliaux c’est sans doute se contenter de faire un mauvais usage de l’argent qu’ils n’ont pas personnellement cherché mais qui tombe dans leur escarcelle du fait des exploits de l’équipe nationale. Accaparés par cette si haute tache, ils n’ont plus par exemple le petit réflexe de faire publier à l’avance et ce de façon acquise, le simple calendrier des rencontres du championnat local dit professionnel. Le dérangement qui aurait pu leur rapporter gros et qui consiste à négocier des matchs amicaux pour le compte de leur poule aux œufs d’or, étale à nos yeux la marque répétée d’une incompétence notoire en termes de gestion. Pour le moment, ce qu’on voit c’est justement des enfants qui s’acharnent à jouer dans des pires conditions et des dirigeants qui ne dirigent point mais font des pieds et des mains sur le dos de leur bête pour se garantir des prébendes. Le patriotisme contrairement à ce que l’on croit, n’est pas une affaire de jactance. Il s’apprécie à l’aune des actes concrets que pose chaque individu. Et sur ce sujet, ce ne sont pas les masticateurs et autres accompagnateurs sans valeur des délégations officielles qui doivent en parler. Eux dont les exploits se mesurent au nombre de visas inutiles dans les passports, aux frais de missions exorbitants récoltés à chaque expédition, aux esclandres qu’ils sèment ici et là en terre étrangère au grand dam de la respectabilité de notre pays et à la petite vantardise entretenue dans les quartiers pour se donner de l’importance.
Que nous le sachions, aucun lugubre nom des agités de cette Fécafoot ne figure sur les tablettes des hommes d’importance du football mondial. Par contre, Eto’o Fils, Assou Ekotto et bien avant eux Milla, N’kono, Oman Biyick, Bell Joseph Antoine et j’en oublie forcément, sont des références qui font du Cameroun ce qu’il est. C’est de leurs exploits que nous avons l’obligation de tenir notre rang dans le monde.
A force de voir prospérer l’insouciance, d’entendre des inepties être éructées partout par ces malfaisants, il y a lieu de se demander avec toute la douleur que cela suppose, s’il n’est pas temps qu’une petite récréation d’au moins deux ans soit sifflée. On verrait bien jusqu’où va aller la passion de ces prétendus amoureux de notre football. La Fécafoot sevrée de compétitions et de voyages, se viderait à coup sûr de nombre de ses faux jetons qui jouent dans le vide à l’intéressant.