La Côte-d’Ivoire a frappé un grand coup la semaine dernière. Le président de sa fédération, après un casting très sélectif, a jeté son dévolu sur le Suédois Sven Göran Ericksson, en tant que sélectionneur des Eléphants, pour la prochaine Coupe du Monde.
L’homme qui a désormais la charge des coéquipiers de Didier Drogba n’est pas n’importe qui :
il a présidé aux destinées des sélections nationales d’Angleterre et du Mexique à la plus prestigieuse compétition de football du monde. Sa carte de visite d’entraîneur et de sélectionneur, son expérience et de son vécu du football, attestent bien que M.Ericksson n’est pas tombé de la dernière pluie.
La prestation en demi teinte des Ivoiriens à la dernière Coupe d’Afrique des nations les a contraints à ce choix. Pourtant, l’ancien titulaire au poste, Vahid Halilhodzic n’avait rien d’un nain : en vingt quatre sorties, le Croate n’en avait perdu qu’une seule, mais elle a suffi pour lui valoir le désamour de ses employeurs, et la désaffection d’une population plus ambitieuse et aussi plus affamée de consécration internationale.
La Côte-d’Ivoire n’en est qu’à sa deuxième participation à une phase finale de Coupe du Monde. Mais la détermination qu’elle affiche pour se hisser au sommet de la première compétition en terre africaine a de quoi réjouir ses adeptes.
Les Ivoiriens ne lésinent pas sur les moyens de parvenir à leurs fins. Ils n’ont pas eu d’états d’âme pour se débarrasser de Halilhodzic, dès lors qu’ils ont constaté que ce dernier était incapable de coacher les Eléphants et de leur transmettre le feu de l’ambition qui brûle en chaque Ivoirien. De tous les candidats africains au Mondial, la Côte d’Ivoire est celui qui offre les plus beaux représentants en Europe. Il est en effet apparu bizarroïde aux responsables fédéraux ivoiriens de sortir d’une compétition africaine en quarts de finale, alors que l’épreuve leur tendait presque naturellement les bras…Aussi leur chute en Angola a-t-elle été ressentie comme une défaillance du système mis en place par le responsable numéro un de la sélection nationale.
Au Cameroun, on a fait une toute autre analyse de la déconfiture des Lions indomptables à cette même Can angolaise. C’est à peine si on n’a pas décoré du Mérite camerounais le sélectionneur Paul Le Guen, tout autant sorti en quarts de finale. Il a même raté de peu la Légion d’honneur lorsqu’il a claironné que le Cameroun ne devait pas « rêver » pour la Coupe du Monde. Cameroun Côte d’Ivoire : deux conceptions de la Can et de la Coupe du Monde !
Les dés, apparemment sont jetés. M. Le Guen conduira le Cameroun sans contrainte aucune de résultats en Afrique du sud. Un petit premier tour suffira à lui construire un monument en cette année du Cinquantenaire.
Jean Lambert Nang