9 octobre 2006- 9 octobre 2007. Un an s’est écoulé. Un an déjà ! Que le temps passe vite ! Un premier anniversaire qui sera honoré à la dimension du défunt du journaliste : dans l’humilité et la sobriété. A Loum, bourgade située à 100 km de Douala, une messe sera dite ce mardi 9 octobre à la paroisse St Jean Marie Vianney. La famille de Kisito sera au grand complet.
Diane, l’amie fidèle et quatre petits frères et soeurs : Michel, étudiant à l’institut national de la jeunesse et de sport (Injs), Marguerite, étudiante à l’université de Yaoundé I, Jeanne Paule, élève à Loum et Antoine qui fréquente un lycée de Bafoussam. Autour d’eux, le père et la grande famille. S’en suivra le recueillement au domicile familial au quartier Nkombi 2 de Loum. On se rappelera, une fois de plus, son souvenir, les circonstances du décès de la mort du journaliste.
Samedi 7 octobre 2006. A l’entrée du bar qui jouxte le stade Ahamadou Ahidjo de Yaoundé, la rédaction Camfoot.com Cameroun (Guy Nsigue, Guy Roger Obama, Eric Roland Kongou et Mathieu Kisito Ngalamou) font la « confé » autour d’un verre avant la fameuse rencontre Cameroun-Guinée Equatoriale. Les tâches sont reparties à la hussarde. Deux reporters seront à la main-courante et deux autres dans les gradins pour les papiers d’ambiances. Sur le terrain, après un moment de doute, les Lions indomptables du Cameroun vont s’imposer, 3-0. La petite équipe de Camfoot.com se sépare dans l’euphorie. Ce sera le dernier contact physique. La suite, la communication se fera par téléphone. C’est au petit matin du lundi 9 octobre que Kisito se décide à rallier Bafoussam, sa base. Le véhicule qu’il empruntera n’arrivera jamais à destination. Un accident de circulation à Ndikinemeki, sur l’axe lourd Yaoundé-Bafoussam, arrachera le journaliste à la vie. La seule parmi six passagers ! A 28 ans ! Mathieu Kisito Ngalamou alias Kinga ou Kingamat s’en est allé ! Sur le site camfoot.com, ses derniers articles du match Cameroun-Guinée Equatoriale étaient encore en ligne.
La suite, on la connaît. Des milliers et des milliers d’internautes du site inconsolables. Des tonnes de témoignages ont afflué sur le site. On se souvient du poignant message de Rigobert Song, capitaine des Lions indomptables du Cameroun. Toute la rédaction de Camfoot.com est complètement abasourdie. Groggy. Au Cameroun, c’est toute la corporation qui est touchée au cœur de la cible. En même temps que Kingamat s’en allait, David Ndachi Tagne, correspondant de Radio France internationale (Rfi) au Cameroun, succombait aussi à un AVC. De par son étonnant dynamisme, Kisito mobilisera tout le gratin du sport camerounais à son inhumation le 14 octobre à Loum. Dans le domicile familial, des milliers d’amis, de collègues, des inconnus, des représentants des différentes associations, des clubs, etc. Tous inconsolables ! La gorge nouée par la douleur. Le visage inondé par un torrent de larmes. A 14h 07, tout ce monde s’est incliné sur la dépouille mortuaire avant que le cercueil, entièrement couvert de fleurs, ne descende au fond de la tombe. La clameur, les cris, les pleurs qui s’en ont suivi ne s’estomperont que tard le soir.
Un an plus tard, le souvenir de ce brillant journaliste reste très vivace dans l’esprit de tout ceux qui l’ont connu. Presque tout le monde garde de Kinga l’image d’un grand homme (au propre comme au figuré), au pas lent et sûr, de cette apparente timidité qui cachait en réalité un homme alerte, vif, souriant et surtout plein de vie.
Un an plus tard, il est difficile d’oublier l’image de ce grand journaliste calme, qui n’ouvrait sa bouche que pour une phrase pertinente, qui provoquait la réflexion. Combien de fois dans la tribune de presse des stades, les confrères ont raconté une anecdote se referant à Kinga ? Combien de fois le traitement d’une information ne remit sur la table le souvenir de ce jeune journaliste plein de projets. Le destin en décidera autrement. Précocement !
Un an plus tard…Kinga, ton souvenir est toujours dans nos esprits. Malgré le stress et le rythme infernal de la vie, tu restes présent à nos côtés, dans nos esprits. Kinga, nous avons la conviction que là où tu es, tu es en paix comme tu as toujours vécu sur terre. Kinga, il y a un an, nous t’avions dit : « Si jamais nos larmes venaient de cesser de couler, nos cœurs resteront à jamais mouillés ». Un an plus tard, nous sommes inconsolables. Que ton âme repose en paix !
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