Les Aiglons du Mali se sont qualifiés pour la phase finale de la Can des cadets en s’imposant le 20 novembre au stade Modibo Kéita de la plus belle manière devant leurs homologues du Cameroun, 3-0. Une défaite qui ne serait pas tout à fait un hasard pour celui qui travail dans le scouting de Tubize et du FC Brussels.
Après avoir bien débuté dans les éliminatoires de la CAN U 17, les lionceaux sont tombés sur plus fort qu’eux au stade du dernier tour. Une équipe malienne bien en place et dont les éléments sont issus des clubs ayant fait de la politique de formation une priorité. Tout a pourtant été bien dit sur le manque de compétition des jeunes au Cameroun. Sauf que, l’absence des championnats dans cette catégorie ne permet pas jusqu’ici une réelle détection des jeunes talents capables de competir sur la scène internationale. Avec toute la bonne volonté du monde, l’entraineur Richard Towa a puisé dans les pseudos centres de formation existants au Cameroun pour constituer sa sélection. Un système qui n’a pas suffit à bâtir une équipe performante permettant de briguer une place à la phase finale.
La formation en cause…
Nous le disons depuis toujours que dans la formation des jeunes, certes le résultat étant un adjuvant, le travail doit se faire sur le long terme. Dans les grandes nations de football, chaque club a un centre de formation intégré allant des U 6 aux U 18 avec en prime une équipe espoir (ou B). Sur le plan national, en l’absence des compétitions officielles chez les U14, U15 et U16, des matchs amicaux et autres tournois sont organisés avec des pays voisins. Et, à défaut des stages de logue durée ces jeunes se retrouvent en entrainement d’évaluation un fois par mois, les vacances scolaires étant par ailleurs exploitées pour des stages de perfectionnement ou de détection planifié longtemps à l’avance et communiqué aux parents et directeurs d’établissements scolaires. Contrairement au Cameroun où l’aspirant footballeur a toujours le choix cornélien entre ses études et le football, les jeunes internationaux bénéficient du statut de sportif de haut niveau leur permettant de récupérer les heures de cours perdus. Si des examens ou des évaluations sont faites pendant leur absence, des dispositions sont prises pour les repasser en accord avec les professeurs. Une mesure qui permet de rassurer les parents face aux incertitudes du sport.
Pour ne pas être à la traine, les décideurs gagneraient à copier ce qui se fait de mieux en occidents et autres grandes nations de football tout en évitant des rafistolages de toutes sortes organisés depuis des années dans le seul but d’avoir des résultats immédiats.
Il faut réagir …
Il existe des mesures conservatoires qui pourraient être prise en attendant la mise ne place d’un championnat de jeune au Cameroun. La création par exemple de l’École supérieure de football souhaitée par le chef de l’État et dont les participants au dernier états généraux du sport se sont penchés sur sa mise en place. Il s’agira de puiser dans les centres de formations, les «sports études» et en Europe (où un important vivier de jeunes camerounais qui évoluent) pour avoir des équipes représentatives.
En plus de faciliter l’intégration des ses jeunes footballeurs en sénior, elle permettra une meilleure adaptation des binationaux – jugés tendres en équipe nationale et pourtant très performant en clubs – dans les différentes sélections nationales. Et pourquoi pas instaurer un quota diaspora-locaux en entendant le démarrage effectif des compétitions de jeune chez nous? Il serait absurde de se passer d’une telle force, d’autant plus que d’autres nations n’hésitent pas à utiliser à la fois les joueurs locaux et ceux issus de la diaspora; l’exemple du Ghana avec André Ayew, né le 17 décembre 1989 à Seclin en France.
La défaite contre les Aiglons du Mali ne devrait en aucun ca remettre en cause le travail effectué par le coach Towa dans des conditions difficiles. Il serait judicieux de lui renouveler la confiance en le laissant achever la première partie de son programme de travail qui devrait porter ses fruits dans deux ans.