M. Semengue se trompe s’il croit avoir trouvé, en la personne de M. Francis Laibe Wapi, un simple oiseau rare pour diriger les opérations quotidiennes de la Ligue de football professionnel. La rareté n’est pas la plus petite vertu de M. Laibe Wapi. Cet homme, en fait, est un véritable merle blanc que se disputent le Bureau politique du parti de M. Biya et la Fécafoot.
Des gens comme M. Laibe, on est bien obligé de le dire, nous fascinent à plusieurs égards. Peu importe ce qu’ils font, peu importe ce qu’on dit d’eux, ils finissent toujours par obtenir les meilleures places que la bonne étoile qui les guide leur réserve à tout moment. Début des années 2000, très touché par les tourments que vivait mon paternel privé de ses ressources à la poste, j’avais nourri le dessein de naturaliser la tête de M. Laibe dans un bac de piments rouges et de crotales venimeux. Je me rends compte maintenant que même si je l’avais jeté dans la Sanaga, il serait ressorti avec un poisson dans la bouche.
En 2003 justement, vous devez vous rappeler, Me Biyik, huissier de justice à Yaoundé, avait saisi les comptes de la Caisse d’épargne postale que dirigeait M. Francis Laibe Wapi. Une décision de justice qui avait été exécutée sans que, nous l’apprendrons plus tard, le directeur général de la CEP, M. Laibe Wapi, Francis, n’est-ce pas, soit au courant. Les comptes de la CEP bloqués à l’insu du propre gré du directeur général !
Mais figurez-vous qu’aucun petit commerçant, aucun instituteur, aucun petit fonctionnaire de brousse privé de son épargne n’avait jugé M. Laibe responsable, encore moins coupable, de quoi que ce soit. De fait, le nouveau SG de la LFP était sorti de cette affaire avec le statut de martyr de la République. Rien de moins. A sa décharge, il faut dire que son patron était M. Nkoué Nkongo, lui-même largement incapable de mesurer ce qui se passait.
Je suis sûr que le salaire de M. Semengué n’était pas viré à la CEP en 2003. C’est pour cela qu’il est de mon devoir de lui apprendre que son SG a tendance à oublier de jeter un coup d’œil sur les comptes dont il a la garde. Mais de toutes les façons, il me paraît très difficile de sauver le soldat général qui s’est laissé encercler par un membre du Bureau politique du RDPC et les mutins Domkeu, Njalla et Soumbi. Une retraite stratégique s’imposerait pour éviter la mort au combat qui, pour un général, est une faute professionnelle.
Leonidas Ndogkoti