Deux mois et quelques jours déjà de travail assidu et pas un rond de salaire. L’apostolat que M. Owona et son équipe ont embrassé mérite, et je crois que tous mes lecteurs en conviennent, d’être salué bien bas. Peu importe que ni M. Owona ni M. Ngassa, pour ne citer qu’eux, ne soient pas de vulgaires margoulins à la mie de pain dans la vie civile, il faut quand même dire que deux mois sans revenu, loin de son gagne-pain régulier, ce n’est pas rien. En fait, ça devrait faire mal !
Mais vérification faite, je peux affirmer qu’aucun membre de la Commission de normalisation n’a été vu dans un tourne-dos à Mimboman ni à la soupe populaire du Secours catholique à Nylon. Comment font-ils donc pour vivre, même si, prétendent-ils, l’amour du football suffit à nourrir son homme ?
M. Owona peut bien verser dans la raillerie lorsqu’un impertinent scribe lui demande le montant de son salaire et des autres avantages qui vont avec ce qui semble être le job du siècle. Nous ne croyons pas que ces messieurs n’aient pas, deux mois durant, discuté avec leur commettant du niveau de leurs émoluments. Nous ne trouvons aucune vertu particulière à travailler sans salaire et, surtout, nous n’admettons pas qu’on se moque de nous en laissant croire qu’on cracherait volontiers sur un pactole tombé du ciel. M. Owona le sait : il n’y a pas de petit profit.
Quelle honte y aurait-il à être payé et à exiger d’être payé au niveau le plus élevé possible ? Les membres de la Commission, il me semble, ont été choisis par quelqu’un sans avoir été candidats à quoi que ce soit. Enfin, je suppose. Toutes ces personnes possèdent, aux yeux de celui qui les a choisies, des compétences négociables que ce dernier a accepté de payer. C’est aussi simple que ça. Elles n’aiment pas plus le foot que nous, alors de grâce, qu’on nous épargne la risible rengaine du « nous-ne-sommes-pas-là-pour-le-salaire ».
Et notre droit de savoir combien coûte cette Commission est légitime. Que ce droit soit bafoué comme il a toujours été ne devrait pas empêcher les journalistes d’insister. Après tout, il s’agit ici de ressources publiques ou quasi-publiques qui sont versées à des particuliers affectés à des tâches dont l’impact sur le bien-être des Camerounais, dans l’ensemble, est extrêmement limité, voire nul. Nous voulons avoir un ordre de grandeur raisonnable des montants en cause, pour les ajouter aux autres dépenses publiques sur le foot, pour qu’on puisse établir, au 31 décembre, ce que le foot nous aura coûté et ce qu’il nous aura véritablement rapporté cette année.