Le 8 juin n’est pas une date banale dans la mémoire collective des Camerounais. Ce jour là, il y a bien 25 ans, un accident vertueux survenu en Italie nous avait propulsés, par mégarde il faut le reconnaître, sur le pinacle du football mondial. Ce qui est arrivé à la même date cette année en Colombie-Britannique, de l’autre côté du Saint-Laurent, est de nature à avoir des répercussions douloureuses sur l’état d’esprit des générations futures au Cameroun.
En effet, l’histoire retiendra surtout que le 8 juin 2015, le règne du foot au Cameroun est tombé en quenouille. Ou plus prosaïquement dans les bras ou plutôt les jambes de filles-garçons qui font crânement le grand écart devant le monde entier.
Qu’on me comprenne bien : j’ai l’esprit aussi ouvert que n’importe qui sur beaucoup de choses. Mais il y a des limites. Je dois avouer que je ne trouve aucun attrait particulier au football pratiqué par les femmes, que je ne crois pas que ce soit vraiment nécessaire qu’elles jouent au foot, surtout qu’il y a tellement de choses utiles qu’elles font et qu’elles pourraient faire.
Enfin, on n’est quand même plus à l’époque de ma grand’mère Rose où elles n’avaient accès qu’au couvent, à l’école maternelle ou à l’infirmerie pour s’affirmer. Elles peuvent depuis très longtemps jouer au tennis, piloter des avions, conduire des taxis, faire le coup de feu au front, être sénateur, etc. Pourquoi doivent-elles absolument jouer au foot ? Il n’y aura donc jamais un petit jardin sacré inviolable dans notre pays ?
Si c’est la question est juste d’avoir une équipe de foot de femmes comme tout le monde, pas besoin des Ngo Mbeleck et autres : les petits lapins de M. Mbia font largement l’affaire. De véritables femmelettes, en fait, des marie-couche-toi-là, sans téton ni faux cils il faut le reconnaître quand même, mais qui ont au moins l’avantage d’exhiber une allure certaine dans la robe virile qu’est le maillot vert. Alors, de grâce, qu’on ne me casse pas les oreilles avec des youyous et autres vuvuzelas. Je n’ai jamais regardé un match de football dit féminin, et on ne m’y prendra pas cette fois non plus.
Léon Gwod