Pour malversations financières, trafic sur les âges des joueurs ou de leurs contrats, truquage des matchs, cumul de fonctions, etc… leurs candidatures ne pourraient plus être éligibles à un quelconque poste à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Le code éthique qui vient d’être adopté par l’assemblée générale extraordinaire du 10 octobre 2018 fait en effet le deuil des ambitions d’une catégorie d’acteurs.
Dans le nouvel arsenal juridique de la Fédération camerounaise de football, l’on note l’entrée du code éthique. Un texte dont plusieurs envisageaient son rejet par les délégués de l’assemblée générale extraordinaire réunis le 10 octobre à Mbankomo, une localité située près de Yaoundé. Contre toute attente, il a été validé à l’unanimité des 60 membres présents aux travaux.
La particularité de ce code éthique est qu’il met hors d’état de nuire une certaine caste d’anciens dirigeants véreux. Leur éligibilité à un poste est maintenant remise en question. Elle est assujettie à leur passé aussi bien au sein de la Fécafoot qu’en dehors. Le nouveau règlement prévoit que chaque postulant à un poste au sein du bureau, dépose préalablement son dossier auprès de la Commission éthique, dont les membres sont élus par l’assemblée générale et non pas nommés. Elle mène des enquêtes et transmet son rapport à la Commission électorale qui valide ou pas les différentes candidatures. Car, il faut le préciser, depuis l’assemblée générale du 10 octobre, le mode de scrutin à la Fécafoot est désormais uninominal et non plus de liste.
Doivent s’abstenir d’être candidats, ceux qui ont été coupables d’actes répréhensibles au sens de la loi, ou font l’objet d’une enquête judiciaire. Notamment les personnes incriminées par les différents audits réalisés depuis la création de la fédération. En matière de truquage des matchs, trafic des âges et des contrats, détournement des fonds ou des équipements. Le plus récent des audits accablants est celui réclamé par la FIFA, et dont le quotidien Le Jour vient de publier quelques conclusions. Il met à nu un scandale sous l’ère Tombi à Roko Sidiki, l’homme qui a passé 23 mois à la tête de la Fécafoot. Il est mêlé dans une affaire de détournement de fonds dans une transaction mafieuse d’achat de 6000 ballons de football. Une forfaiture de plus en effet. Nous y reviendrons…
Comme à lui, les portes de la Fédération se referment sous le nez d’une bonne brochette d’acteurs. Quelques-uns avaient été épinglés dans un audit mené par le Comité de normalisation. Accusés d’avoir illégalement décaissés des dizaines de millions de FCFA en 2016 à l’objet de » crédit scolaire « . Beaucoup d’incriminés n’ont toujours pas remboursés le corps du délit.
Membres du gouvernement et parlementaires tombent aussi sous le coup du nouveau code éthique qui consacre les incompatibilités. Eux qui écumaient le comité exécutif doivent dorénavant démissionner de leurs postes s’ils veulent servir le football. La nouvelle réglementation les oblige à signer un engagement de démission s’ils sont élus à un poste à Tsinga. Ce dans les trois mois qui suivront l’élection. L’objectif étant de ne plus avoir des dirigeants couverts par une quelconque immunité.
Ainsi tout devrait changer avec la mise en place prochaine d’une Commission éthique. Une innovation qui fait le bonheur de certains mais davantage la désillusion d’autres, qui organisent depuis quelques temps des réunions nocturnes pour prendre le contrôle de la Fécafoot. Une maison, qui comme le déclarait Me Happi Dieudonné, brasse beaucoup d’argent, mais est actuellement au creux de la vague. Ses milliards de FCFA s’étant “ évaporés dans la nature ”.
Par: Christian Djimadeu, journaliste