Il se murmure, dans l’entourage de notre grand Manitou à nous tous, que ce dernier aurait lancé, à la suite de la lamentable histoire du salaire fictif de Yannick Noah, ce terrible mot : « Mbarga Mboa ? Ne m’en parlez plus ! » On connaît la suite. Il paraît d’ailleurs que notre président-par-la-grâce-de-Dieu a l’habitude de signifier, par ces mots, la mise en congé prolongé de certains de ses commis.
Nous ne pouvons pas accepter la décision prise par Augustin Edjoa parce qu’elle est nettement contraire aux intérêts de notre pays et, de surcroît, qu’elle nous humilie très profondément. Le Cameroun de 2007, n’en déplaise au ministre, n’est pas l’Oubangui-Chari reconquis et remis sous tutelle étrangère. Il n’est pas question d’accepter qu’un autre Blanc méprisé chez lui, incompétent notoire et peu recommandable, vienne s’en mettre plein les poches chez nous sans aucune garantie de retombées positives.
Une décision injuste prise par un ministre qui se cache derrière la Présidence de la République doit être combattue par tous les moyens légitimes. Je sais, nous savons tous que la messe est dite. Il n’empêche.
La Fécafoot, semble-t-il, n’entend pas se plier sans coup férir à cet autre ukase. Mais au-delà des gesticulations devant la presse, la Fécafoot, collectivement, ne fera sans doute rien. M. Iya n’est pas homme à entrer bille en tête dans un affrontement dont il ne mesure pas bien toutes les conséquences. Je suis sûr que le président de la Fécafoot se voit bien, lorsqu’il se rase le matin, assis derrière un bureau en acajou derrière une porte capitonnée, armé d’un maroquin de ministre de la République. Calife à la place du calife, pourquoi pas ? Qui est fou ?
M. Essomba Eyenga, Antoine, le bien nommé thaumaturge de Padoue, faiseur de miracles avec un Tonnerre mille fois relégué et mille fois rescapé, peut-il peser de tout son poids pour faire échouer le funeste projet du MINSEP ? J’en doute. En dépit de la suspicion qu’il inspire à cause de son sectarisme, M. Essomba Eyenga serait le serpent idéal auquel on s’agripperait volontiers sur cette mer houleuse qui est en train de nous emporter.
Et dire que nous savons nettement qui sont les ennemis du peuple camerounais dans cette affaire ! Un ministre des sports qui joue contre son propre camp, un avocat propulsé conseiller aux affaires sportives à la Présidence de la République qui se prend pour le premier moutardier du pape, une famille de serre-freins portugais, un équipementier qui a converti nos Lions en hommes-sandwichs… Tous réunis pour notre perte, tous complices de la galère qui nous colle à la peau et qui, sûrement, sape notre confiance et nous plonge dans le complexe.
Dans cette affaire, les responsabilités sont claires : c’est M. Edjoa qui a tiré le premier. Nous avons le devoir de nous défendre. En invoquant la Présidence de la République, le MINSEP a choisi les armes. Nous allons donc lui répondre en faisant, nous aussi, donner Etoudi.
Nous disons donc au suprême arbitre que la décision du MINSEP est une honte pour notre pays, qu’elle nous blesse et, surtout, qu’elle n’est porteuse d’aucune garantie de succès pour l’épanouissement de nos Lions, qu’elle ridiculise tout le peuple camerounais. Nous ne sommes pas d’accord, nous n’avons aucune considération pour ce vieil Allemand vomi par les fédérations les plus modestes du monde. Nous voulons que cette décision soit annulée le plus rapidement possible.
En guise d’ex-voto, nous entendons tapisser les trottoirs de Mvog-Mbi à Odza et jusqu’à Madagascar, des effigies de tous ces gens qui travaillent contre nous dans l’espoir que tous les chiens errants de la capitale compissent leur hure de racistes anti-camerounais.