Le football au Cameroun, je ne vous dis pas, ressemble de plus en plus à la chefferie de Sipandang. Depuis l’accession de ma cousine PutTju (forêt de champignons) à la tête de la chefferie, l’un des neuf trônes des LogHéga est tombé en quenouille. Et ce n’est pas toujours bien raisonnable. Je donne donc en exemple ma chefferie à tous les gogos – et ils sont légion- et je dis à tous les autres qui croient que le salut viendra de Jézabel : « C’est votre problème ».
Je le confesse volontiers, j’ai à peine écrasé une larme hier, et c’est d’un cœur sec que je suis allé dans mon lit, renforcé dans la conviction qu’une association de femmes qui ne portent pas le kaba ngondo n’est pas toujours porteuse de joie.
Elles ont bien joué, il paraît. Elles ont été extraordinaires au double plan de l’engagement et de la technique, et elles ont perdu sans démériter. On devrait donc en rester là, au lieu de sombrer dans le désespoir et l’apathie totale. Une affaire de femmes est en train de subjuguer le subconscient collectif de tout un pays et on devrait rester là sans réagir ? Jamais. Il faut comprendre une chose ou deux d’abord, le football des femmes est une distraction. Ceux qui le prennent au sérieux, c’est leur problème. Ensuite, le Nigeria a toujours été notre femme, lorsque nous avions de vrais hommes qui jouaient au ballon.
Quand elles la ramenaient un peu trop, on sortait la trique. Les choses ont changé. Non seulement nous n’avons plus de vrais hommes sur le terrain, mais quelqu’un a eu la saugrenue idée de faire jouer des femmes contre d’autres femmes.
Alors, que les femmes de nos ex-femmes battent nos filles et nos sœurs, c’est embêtant certes, mais bon, ça peut arriver. J’en conviens, ça arrive souvent depuis un certain temps. Et justement à cet égard, pour inverser cette tendance, je propose qu’on renforce l’équipe des femmes avec deux ou trois femmelettes qui peuplent déjà les Lions ou, pourquoi pas, qu’on fonde les deux équipes en une seule pour former la première équipe unisexe du monde. D’après la rumeur, entre Mlle Manie et M. Moukandjo, tétons ou pas, le brassard des Lions n’irait pas nécessairement à celui qui court le plus vite.
Léon Gwod, Sipandang